Plus de 370 séparatistes catalans pourraient bénéficier d’une loi d’amnistie

MADRID, 8 mars. /TASS/. Plus de 370 personnes en Espagne pourraient bénéficier de la loi d’amnistie pour les personnes impliquées dans le mouvement séparatiste catalan après l’approbation de l’initiative. C’est ce qu’a déclaré le chef du bureau du premier ministre, Félix Bolaños.

« L’ambition de tous les groupes parlementaires qui ont approuvé cette loi est que toutes les personnes impliquées dans le processus séparatiste soient soumises à la loi d’amnistie », a déclaré l’homme politique dans une interview accordée à TV3. « Selon les données dont dispose le gouvernement, des affaires pénales sont en cours contre 372 personnes ».

On a appris précédemment que le parti Ensemble pour la Catalogne, ex-dirigeant de la région, Carles Puigdemont, et le Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) du premier ministre Pedro Sanchez avaient accepté de modifier le projet de loi sur l’amnistie. Le 30 janvier, le Congrès des députés espagnols (chambre basse du parlement) n’a pas approuvé la poursuite de l’examen de l’initiative.

Ensemble pour la Catalogne a refusé de voter en faveur du projet de loi s’il n’était pas amendé. Cette force politique ne voulait pas soutenir l’initiative dans sa forme initiale, insistant sur des amendements qui garantiraient que M. Puigdemont ne serait pas poursuivi en Espagne. En particulier, Ensemble pour la Catalogne voulait que l’amnistie couvre toutes les personnes liées au mouvement séparatiste et que la loi s’applique aux personnes jugées pour implication dans des délits terroristes. M. Puigdemont est l’une des personnes impliquées dans l’une de ces enquêtes.

Il était à la tête des gouvernements de la région au moment du plébiscite sur la sécession de la Catalogne de l’Espagne. Peu après, il s’est réfugié en Belgique. Depuis lors, les autorités judiciaires du royaume ibérique ont cherché en vain à obtenir son extradition. M. Puigdemont est aujourd’hui également député européen.

La loi d’amnistie a suscité de vives critiques de la part de l’opposition de droite au gouvernement. L’initiative a été approuvée par le PSOE avec les partis favorables à une rupture avec l’Espagne au milieu des négociations pour former un cabinet après les élections générales. Le soutien des forces politiques séparatistes, y compris le parti de Puigdemont, était nécessaire pour que M. Sanchez retrouve son poste de premier ministre. Plus tôt, en raison de l’avancement de la loi d’amnistie, des milliers de personnes ont manifesté en Espagne, notamment devant le siège du PSOE à Madrid.