MOSCOU, 31 août. /TASS/. La Turquie est prête à discuter du retrait des troupes de Syrie, mais il n’a pas été possible jusqu’à présent de se mettre d’accord sur les paramètres spécifiques de ce processus. C’est ce qu’a déclaré le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, lors d’une interview pour le documentaire Ponts vers l’Est sur la chaîne de télévision RT.
“Les Turcs y sont prêts, mais jusqu’à présent, il n’a pas été possible de se mettre d’accord sur les paramètres. Il s’agit du retour des réfugiés, des mesures nécessaires pour supprimer la menace terroriste, ce qui rendra inutile la présence de contingents turcs. Tout cela est en cours de négociation”, a déclaré le ministre russe.
Il a expliqué que, de l’avis du gouvernement syrien, “décider clairement du retrait des contingents turcs de Syrie” est nécessaire à la normalisation des relations avec Istanbul.
La Russie, la Turquie, la Syrie et l’Iran organiseront une nouvelle réunion dans un avenir proche pour discuter de la normalisation des relations entre Ankara et Damas, selon M. Lavrov.
“Nous avons pu organiser des réunions l’année dernière avec la participation des ministères de la Défense, des Affaires étrangères et des agences de renseignement, grâce à de grands efforts. Nous avons essayé de discuter des conditions qui pourraient conduire à la normalisation des relations entre la Syrie et la Turquie. Des représentants de la Syrie, de la Turquie, de la Russie et de l’Iran ont participé à ces réunions”, a déclaré le ministre. “Aujourd’hui, nous procédons à la préparation d’une autre réunion. Je suis certain qu’elle aura lieu dans un avenir proche”.
Les États-Unis ne mènent aucune action antiterroriste en Syrie, mais en retirent du pétrole, du gaz et des céréales, a affirmé le ministre.
“Les Américains n’accomplissent aucune tâche dans le domaine de la lutte contre le terrorisme. Ils créent très activement un quasi-État. Contrairement à l’ensemble du territoire syrien, contrôlé par des autorités légitimes et contre lequel des sanctions brutales ont été annoncées, dont l’étouffant Caesar Act, ces sanctions ne s’appliquent pas au territoire contrôlé par les Américains. D’ailleurs, de l’argent y est investi. C’est là que se trouvent les gisements de pétrole et de gaz les plus riches, ainsi que les terres agricoles les plus fertiles, et ils sont exploités sans pitié”, a-t-il déclaré. “Le pétrole, le gaz et les céréales sont exportés par les Américains et les hommes de main et ensuite vendus”.
La position d’Israël sur la destruction complète du Hamas est absolument futile, les parties doivent parvenir à un accord, a déclaré M. Lavrov.
“En ce moment, alors qu’Israël est déterminé à parvenir par la force plutôt que par la négociation à une “solution finale” (comme le disaient certaines “figures” dans des situations historiques antérieures) au problème palestinien, Jérusalem-Ouest intensifie ses actions de force contre les structures qui, selon elle, soutiennent les Palestiniens et, dans un contexte extrémiste, le Hezbollah au Liban et le Hamas en Palestine. Israël est déterminé à les détruire. C’est une ligne de conduite absolument futile. Nous devons parvenir à un accord”, a-t-il indiqué.