Les sanctions américaines font flamber les prix du carburant, selon la Hongrie

BUDAPEST, 12 janvier. /TASS/. Le dernier paquet de sanctions décrétées par les États-Unis contre la Russie dresse de gros problèmes devant l’Europe centrale dans le secteur énergétique et conduit à la flambée des prix, a déclaré le ministre hongrois des Affaires étrangères et du Commerce, Péter Szijjarto, commentant la décision de l’administration Biden de décréter des mesures contre les entreprises pétrogazières russes et la société serbe NIS.

« Ce nouveau paquet de sanctions constitue un sérieux défi pour l’Europe centrale, car la liste des sanctions comprend ici, en Europe, une entreprise qui joue un rôle clé dans les livraisons de pétrole en Serbie », a-t-il indiqué dans un discours vidéo diffusé par la chaîne de télévision hongroise M1.

Ces sanctions conduisent à la réduction des livraisons de brut et de gaz et « risquent d’entrainer une montée considérable des prix du carburant en Europe centrale », a poursuivi Péter Szijjarto. « Nous allons par conséquent avoir des consultations étroites avec nos partenaires régionaux dans les jours et les semaines à venir pour minimiser l’impact des sanctions énergétiques sur la hausse des prix du carburant en vue de protéger le peuple hongrois et l’économie de l’Europe centrale. »

« Nous savons que la hausse des prix du carburant a un impact négatif non seulement sur les pays, rendant la vie des gens insupportable et compliquée, augmentant leurs dépenses, mais aussi sur les indices économiques globaux, ce que nous voulons éviter », a-t-il encore fait remarquer.

Péter Szijjarto a souligné que les sanctions avaient été décrétées par l’administration Biden qui a subi une défaite aux élections américaines et qui est à ses derniers jours de pouvoir. « C’est bien qu’il ne reste plus que quelques jours avant que les États-Unis aient un président qui considèrera la Hongrie non pas comme un ennemi, mais comme un ami », a-t-il ajouté, évoquant l’investiture de Donald Trump prévue pour le 20 janvier.

Sanctions américaines

L’administration Biden a annoncé le 10 janvier un train de sanctions contre le secteur pétrogazier russe, notamment contre les sociétés Gazprom-Neft, Surgutneftegas et Novatek. Les sanctions frappent également 183 pétroliers ainsi que des sociétés de services du secteur et des dirigeants de compagnies pétrolières et du ministère russe de l’Énergie.

La liste des sanctions inclut également l’entreprise NIS (Naftna Industrija Srbije), l’un des plus grands systèmes énergétiques intégrés verticalement d’Europe du Sud-Est. Ses sites de production sont situés en Serbie, en Bosnie-Herzégovine, en Bulgarie, en Roumanie et en Hongrie. Les actionnaires majoritaires sont Gazprom-Neft (50% des actions), Gazprom (6,15%) et la Serbie (29,87%). Le président serbe Aleksandar Vucic a déclaré que l’introduction de sanctions américaines contre Gazprom-Neft et Gazprom sous-entendait l’exigence directe de Washington aux autorités serbes de retirer complètement le capital russe de la société NIS. Selon lui, la Serbie doit le faire avant le 25 février.