L’Afrique du Sud met en garde le Rwanda contre le danger de déclaration d’une guerre

PRETORIA, 30 janvier. /TASS/. Le président sud-africain Cyril Ramaphosa a averti son homologue rwandais Paul Kagame que toute attaque armée de militaires rwandais contre le contingent sud-africain déployé dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC) dans le cadre des forces de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) constituerait une déclaration de guerre, a annoncé la ministre sud-africaine de la Défense et des Anciens combattants, Angelina Motshekga, à l’issue d’une réunion gouvernementale.

« Le président les a prévenus [le Rwanda]: si vous voulez tirer, nous le prendrons comme une déclaration de guerre et nous devrons protéger notre peuple, a-t-elle indiqué, citée par le site sud-africain Times Live. Les tirs se sont arrêtés. »

Cyril Ramaphosa a accusé mercredi l’armée rwandaise d’être impliquée dans la mort de treize soldats sud-africains près de la ville congolaise de Goma. Dans ce contexte, il a déclaré que la présence du contingent sud-africain en RDC ne constituait pas une déclaration de guerre à quelque pays que ce soit. Paul Kagame a noté de son côté qu’il n’excluait pas une confrontation avec l’Afrique du Sud dans le cadre de la situation dans l’est de la RDC. Il a également qualifié l’Afrique du Sud de partie belligérante, faisant remarquer que celle-ci lançait des offensives en vue d’aider le gouvernement congolais et qu’elle coopérait en RDC avec des groupes armés présentant un danger pour le Rwanda.

Les autorités de la RDC se sont entendues fin 2023 avec la SADC sur le déploiement de forces de cette dernière dans les régions orientales du pays pour contrer les attaques des rebelles. Les forces de la SADC ont reçu le mandat de participer directement aux hostilités. L’Afrique du Sud a envoyé dans l’est de la RDC environ 1.100 soldats qui stationnent actuellement dans une base près de la ville de Sake, à 27 km à l’ouest de Goma, où un cessez-le-feu avec les rebelles est en vigueur pour la troisième journée consécutive.

Le contingent sud-africain a perdu depuis le 24 janvier treize soldats, tandis que le nombre total de militaires sud-africains tués en RDC approche de la vingtaine. Le ministère sud-africain de la Défense a déclaré mercredi qu’il étudiait un éventuel retrait de son contingent de la RDC. La force de la SADC comprend également des contingents du Malawi et de Tanzanie. Pretoria estime que le prochain sommet extraordinaire de la SADC, prévu pour le 31 janvier, pourrait décider d’un retrait des forces de la RDC.