Ce lundi a débuté au tribunal de Panama City le procès des Panama Papers, avec 27 personnes jugées mais niant leur responsabilité dans l’affaire. Elles sont toutes accusées de blanchiment d’argent et risquent jusqu’à douze ans de prison. Le procès devrait se tenir jusqu’au 26 avril.
Parmi les 27 prévenus figurent les deux fondateurs du cabinet Mossack Fonseca : Jürgen Mossack et Ramon Fonseca Mora. Le premier cité s’est présenté et a clamé son innocence. Le second n’a pas pu se présenter car il est hospitalisé.
D’après la procureure Isis Soto, le blanchiment d’argent est prouvé et il convient désormais de déterminer la responsabilité pénale des accusés.
Une fuite de documents à l’origine du scandale
C’est une fuite de millions de documents du cabinet Mossack Fonseca qui est à l’origine du scandale. En 2015, un lanceur d’alerte envoie au quotidien allemande Süddeutsche Zeitung de nombreux fichiers contenant notamment des informations au sujet de plus de 200 000 sociétés offshore. Le Consortium international des journalistes d’investigation s’empare alors du dossier et révèle que de nombreuses personnalités ont recours à des sociétés offshore pour pratiquer l’évasion fiscale. Dès 2016, des articles sont publiés et le scandale éclate.
Les conséquences ne se font pas attendre et de nombreuses enquêtes sont lancées. C’est le cas par exemple en France, pays qui va récupérer des dizaines de millions d’euros de recettes fiscales. De plus, des perquisitions de banques ont lieu en Allemagne, en France, et même au siège de l’UEFA à Zurich. Des politiciens démissionnent et des mesures de type législatif sont également prises suite à ces révélations.
Des changements au Panama
Le pays le plus visé par le scandale est bien évidemment le Panama. Depuis le début de l’affaire, il a modifié sa législation et punit désormais l’évasion fiscale (ce qui n’était pas le cas avant 2019). Néanmoins, il figure toujours sur la liste noire de l’Union européenne, après une brève sortie entre 2018 et 2020.