Nouvelle-Calédonie: l’aéroport de Nouméa ne reprendra pas de vols commerciaux avant samedi

PARIS, 21 mai. /TASS/. L’aéroport international de Nouméa-La Tontouta en Nouvelle-Calédonie ne reprendra pas de vols commerciaux avant samedi, a indiqué à l’Agence France-Presse (AFP) Charles Roger, directeur de la Chambre de commerce et d’industrie (CCI) de Nouvelle-Calédonie qui gère l’aéroport.

Le seul aéroport international de l’île a suspendu ses vols depuis le 14 mai face aux émeutes, aux fermetures de routes et aux fusillades qui ont éclaté dans toute la Nouvelle-Calédonie. Dimanche, la police a indiqué avoir dégagé des barricades sur la route principale menant de Nouméa à l’aéroport, mais jusqu’à présent, des renforts de forces de sécurité continuent d’arriver sur l’île et les autorités font état de nouvelles arrestations chaque jour (plus de 270 depuis le début des affrontements). L’opération de reprise de contrôle des quartiers sensibles se poursuit.

Les premiers vols d’évacuation envoyés par la Nouvelle-Zélande et l’Australie pour récupérer leurs ressortissants bloqués en Nouvelle-Calédonie doivent partir aujourd’hui. Selon la compagnie aérienne Aircalin, relayée par l’AFP, 85 vols transportant environ 10.000 passagers ont été annulés en raison de la fermeture de l’aéroport.

Pour rappel, une manifestation contre une réforme constitutionnelle visant à élargir le corps électoral pour les élections locales a dégénéré en émeutes le 13 mai. Les instigateurs ont pillé et incendié des magasins, des pharmacies et des stations-service. Les mineurs étaient très nombreux parmi les participants. Les autorités ont fait état de « centaines » de blessés et de six morts. À la suite de cette flambée de violence, l’état d’urgence est entré en vigueur le 15 mai sur le territoire de la Nouvelle-Calédonie pour une durée initiale de douze jours. Paris a annoncé le déploiement de militaires « pour sécuriser » les ports et l’aéroport de Nouvelle-Calédonie.

Le projet de loi qui a déclenché les émeutes prévoit d’accorder le droit de vote aux élections régionales à ceux qui résident en Nouvelle-Calédonie depuis plus de dix ans. Jusqu’ici, ce droit revenait uniquement aux citoyens inscrits sur les listes électorales au moment de la signature de l’accord de Nouméa de 1998, qui a étendu l’autonomie du territoire, et à leurs enfants. Le projet a déjà été approuvé par les deux chambres du parlement français et doit être définitivement adopté début juin. Or, les autochtones de Nouvelle-Calédonie, les Kanaks, qui constituent 41,2% de la population de l’archipel, s’y opposent résolument, estimant que l’afflux de nouveaux électeurs réduira leur influence politique.