Journée de l’industrialisation de l’Afrique

Le 20 novembre marque la Journée de l’industrialisation de l’Afrique.

Origine de la célébration

La Journée de l’industrialisation de l’Afrique a été instituée le 22 décembre 1989 par la résolution A/RES/44/237 des Nations unies. L’objectif visé est de créer un cadre mondial pour débattre des problèmes du continent africain et sensibiliser la communauté internationale sur les projets mis en œuvre pour son industrialisation. L’Assemblée générale des Nations unies a proclamé à trois reprises les Décennies du développement industriel de l’Afrique (de 1980 à 1989, de 1991 à 2000 et depuis 2016. En janvier 2015, à Addis-Abeba (Éthiopie), les chefs d’État et de gouvernement de l’Union africaine (UA) ont adopté l’Agenda 2063 comme plan directeur pour transformer l’Afrique en puissance mondiale de l’avenir.

Chaque année, la Journée est marquée par des séminaires, des conférences, des expositions, des colloques et des débats sur les stratégies de développement industriel durable sur le continent. Des événements impliquant des représentants de l’Union africaine et de la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique sont organisés au siège de l’Organisation des Nations unies pour le développement industriel (Onudi) à Vienne, dans ses bureaux de Genève, New York et Bruxelles, ainsi que dans ses représentations en Afrique. Des représentants d’entreprises privées et des ministères de l’Industrie et de l’Agriculture du continent sont impliqués dans leur organisation. Depuis 2018, l’Union africaine organise une Semaine de l’industrialisation de l’Afrique afin d’approfondir le débat et d’élargir l’éventail des activités sur le rôle de l’industrialisation pour le développement du continent.

Chaque année, les événements se concentrent sur un thème spécifique. Le thème pour 2024 est L’intelligence artificielle (IA) et l’industrialisation verte comme leviers pour accélérer la transformation structurelle de l’Afrique.

Généralités sur l’Afrique

L’Afrique est le deuxième continent le plus peuplé après l’Asie, et compte plus de 1,4 milliard d’habitants, soit 18% de la population mondiale. Selon des experts, l’Afrique possède 12% des réserves mondiales de pétrole, 42% des gisements d’or, 60% des minerais de manganèse, 19% de l’uranium, 48,4% du chrome, 44,6% du titane, 42,6% de la bauxite, elle assure 90% de la demande mondiale de platine et 52,5% de la demande mondiale de diamants. Toutefois, le continent reste aussi très dépendant des exportations agricoles et des activités économiques du secteur primaire, en particulier les gisements.

Selon la Banque africaine de développement (BAD), la production industrielle du continent est dominée par les petites et moyennes entreprises composées de 10 à 20 employés. La mise en place d’industries lourdes est entravée par le manque d’infrastructures routières et de réseaux électriques. Certains experts notent aussi une tendance négative du concept de « désindustrialisation précoce » qui se traduit par une réduction des activités économiques du secteur tertiaire. Ce phénomène touche notamment les économies les plus développées du continent. Ainsi, en Afrique du Sud, qui totalise plus de 60% de l’électricité, 45% des minéraux produits, environ 40% des produits industriels et 30% des produits agricoles du continent, la part de la production industrielle dans le PIB est tombée de 23% en 1999 à 12% en 2022. Par ailleurs, les économistes de la BAD estiment que c’est la création d’industries lourdes qui offre le plus d’emplois et les meilleures conditions pour diversifier les économies africaines.

L’aide soviétique et russe à l’industrialisation de l’Afrique

Après l’accession à l’indépendance dans la seconde moitié du XXe siècle, l’industrialisation est devenue l’une des tâches essentielles du développement économique du continent. De nombreux pays ont reçu le soutien de l’URSS dans la création de nouvelles industries. Des spécialistes soviétiques ont participé à la construction d’environ 600 entreprises et autres installations dans les pays d’Afrique, dont plus de 300 avaient été mises en service à la fin des années 1980. Les projets les plus importants étaient la centrale hydroélectrique de Kapanda en Angola, le complexe minier de bauxite de Kindia en Guinée, le complexe sidérurgique d’El Hadjar en Algérie, l’usine de traitement des minerais de Mfouati en République du Congo, la cimenterie de Diamou et la société d’extraction d’or de Kalana au Mali, la raffinerie de pétrole d’Assab en Éthiopie (territoire de l’Érythrée actuelle), le complexe sidérurgique d’Ajaokuta au Nigeria et le barrage hydroélectrique d’Assouan en Égypte. En outre, environ 500.000 ingénieurs et spécialistes techniques ont été formés dans les universités de l’URSS.

La Russie participe activement à l’industrialisation de l’Afrique. Ainsi, en 2014, avec la participation de la société d’énergie Avelar Energy, le premier parc photovoltaïque d’une capacité de production de 168 kW a été mis en service en Afrique du Sud. L’un des projets les plus ambitieux à l’heure actuelle est la création de la zone industrielle russe en Égypte, à l’est de la zone économique spéciale de Port-Saïd (l’accord a été conclu en mai 2018). Il est prévu que cette zone industrielle de 2.000 hectares soit pleinement opérationnelle dans 30 ans et devienne un site de production de biens et de services pour l’Égypte et d’autres pays africains. Le volume d’investissement pourrait atteindre 7 milliards de dollars, sa construction devrait débuter prochainement.

Dossier TASS