L’Iran juge inutiles les négociations avec l’Europe qui nie son droit au nucléaire civil

DUBAÏ, 3 juillet. /TASS/. L’Iran considèrera comme inutiles les négociations avec les pays européens si ceux-ci continuent d’exiger que Téhéran renonce à son droit inaliénable au développement d’un programme nucléaire civil, a déclaré le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghtchi.

« Si la coordinatrice de la Commission mixte du PAGC [Plan d’action global commun sur le nucléaire iranien, la chef de la diplomatie européenne Kaja Kallas] estime que l’objectif de toute éventuelle négociation est de mettre « fin au programme nucléaire iranien », […] la participation et le rôle de l’Union européenne et de ses États membres ainsi que du Royaume-Uni dans toute future négociation seraient sans importance et dénués de sens », a-t-il écrit sur sa page du réseau X, en réponse aux déclarations de Kaja Kallas sur la nécessité de reprendre au plus vite les négociations « sur la fin du programme nucléaire iranien ».

Selon lui, à en juger d’après les affirmations de Kaja Kallas, elle ne fait grand cas ni des clauses du Traité de non-prolifération des armes nucléaires (TNP) garantissant le droit de tous les pays signataires à développer le nucléaire civil, ni de l’accord nucléaire lui-même et de la résolution 2231 du Conseil de sécurité de l’ONU qui y est liée.

L’Iran a signé en 2015 avec l’Allemagne, la Chine, les États-Unis, la France, le Royaume-Uni et la Russie le PAGC, mettant fin à une crise qui a débuté en 2002, lorsque l’Occident a accusé Téhéran de concevoir l’arme nucléaire. Le président américain Donald Trump a annoncé en 2018 le retrait des États-Unis de l’accord et a rétabli toutes les sanctions américaines contre l’Iran. Ce dernier a déclaré en 2020 qu’il réduisait ses engagements dans le cadre du PAGC et limitait l’accès des inspecteurs de l’AIEA à ses sites nucléaires.

Les représentants de l’Iran et des États-Unis ont tenu cette année cinq volets de négociations sur le programme nucléaire de Téhéran. Mais les pourparlers ont été gelés à la suite du lancement par Israël de son opération militaire contre l’Iran, suivie de frappes américaines contre les sites nucléaires iraniens. Des négociations se sont tenues en parallèle entre Téhéran et la troïka européenne (France, Allemagne et Royaume-Uni) qui n’a pas réussi à assurer la médiation pour déboucher sur un nouvel accord au sujet du nucléaire iranien.

Photo AP/TASS