Dossier TASS. Le 7 septembre 2024, une élection présidentielle anticipée aura lieu en Algérie. La rédaction de TASS-DOSSIER a préparé un article sur les pouvoirs du chef de l’État et la procédure de son élection.
Informations sur l’Algérie
L’Algérie est un pays d’Afrique du Nord. Elle est entourée à l’ouest par le Maroc, au sud-ouest par la Mauritanie et le Mali, au sud-est par le Niger, à l’est par la Libye et la Tunisie, et au nord par la mer Méditerranée. C’est le plus grand État d’Afrique en termes de superficie, avec un territoire de 2,4 millions de kilomètres carrés, dont la majeure partie est située dans le désert du Sahara. Son indépendance de la France a été proclamée en 1962. La capitale du pays est Alger. Sa langue officielle est l’arabe. Sa population est de 45,6 millions d’habitants, dont environ 85% sont des Arabes et 15% des Berbères. La religion dominante est le sunnisme.
État agraire et industriel, l’économie repose principalement sur l’extraction d’hydrocarbures. L’Algérie est le premier producteur de gaz des pays africains et le troisième producteur de pétrole du continent (chiffres de l’Opep en 2023).
Situation politique interne
La dernière élection présidentielle en Algérie a eu lieu en décembre 2019, à la suite de la démission, en avril 2019, du président Abdelaziz Bouteflika, au pouvoir depuis 20 ans, dans un contexte de manifestations de masse. Le vote a abouti à l’élection d’Abdelmadjid Tebboune au poste de président.
En novembre 2020, il a lancé un référendum national au cours duquel les Algériens ont voté en faveur de l’amendement de la loi fondamentale de 1996. Les amendements constitutionnels ont renforcé le contrôle du parlement sur le gouvernement et l’application des lois.
La tenue d’une élection présidentielle anticipée a été annoncée en mars 2024. La présidentielle ordinaire devait avoir lieu en décembre de cette année. M. Tebboune a expliqué l’avancement du scrutin par la rentrée scolaire, qui devrait permettre d’obtenir un taux de participation plus élevé (en 2019, il était inférieur à 40%).
Pouvoirs du président
Selon la Constitution telle qu’amendée en 2020, l’Algérie est une République semi-présidentielle dans laquelle le président dispose de pouvoirs élargis. Il nomme le premier ministre du pays (il est obligé de nommer un représentant du parti ayant la majorité parlementaire) et peut mettre fin à ses pouvoirs, détermine avec le gouvernement la politique générale de l’État et contrôle sa réalisation, représente l’État sur la scène internationale, conclut les traités, occupe le poste de commandant suprême des forces armées et de ministre de la Défense. Le chef de l’État peut opposer son veto aux lois, décider de l’organisation d’élections anticipées, de référendums sur des questions d’importance nationale et déclarer l’état d’urgence (après consultation des présidents des chambres du parlement et de la Cour constitutionnelle), nommer les plus hauts responsables civils et militaires, les juges et les représentants diplomatiques, ainsi qu’un tiers des sénateurs du Conseil de la nation (chambre haute du parlement).
Le mandat présidentiel est de cinq ans. Un président ne peut exercer plus de deux mandats.
La procédure de l’élection présidentielle
La procédure de l’élection présidentielle est réglementée par la Constitution et la loi électorale de 2021. Le chef de l’État est élu au suffrage universel selon le système de la majorité absolue: le vainqueur doit obtenir plus de 50% des voix. Si aucun candidat ne parvient à obtenir cette majorité, un second tour est organisé deux semaines plus tard. Les deux candidats ayant obtenu le plus grand nombre de voix au premier tour participent au second tour.
Peuvent se présenter à l’élection présidentielle les citoyens algériens musulmans, âgés d’au moins 40 ans, d’origine algérienne et jouissant de leurs droits civils et politiques. Les candidats nés avant juillet 1942 doivent prouver leur participation à la révolution du 1er novembre 1954, qui a abouti à l’indépendance de l’Algérie vis-à-vis de la France. Les candidats nés ultérieurement doivent prouver « la non-participation des parents à des actes hostiles à la révolution ».
Les citoyens âgés de plus de 18 ans et jouissant de tous leurs droits politiques et civils peuvent voter. Il y a plus de 24 millions d’électeurs (population de 45,6 millions d’habitants).
L’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE) assure la direction et le contrôle de la procédure électorale. Les résultats sont annoncés par la Cour constitutionnelle.
Candidats
Trois candidats se présentent à l’élection de 2024.
Abdelmadjid Tebboune (né en 1945) se présente en tant que candidat indépendant. En 2019, il a été élu président du pays, remportant le premier tour avec 58,13% des voix. Pendant sa présidence, la croissance du PIB de l’Algérie, selon la Banque mondiale, a été de 3,8% par an (la croissance du PIB mondial pendant cette période est d’environ 4%), plus de 250.000 logements ont été construits et, pour la première fois dans l’histoire du pays, une allocation pour les chômeurs a été introduite (d’un montant d’environ 100 dollars par mois). Lors de la campagne électorale actuelle, M. Tebboune promet de poursuivre les réformes qu’il a déjà entamées: soutien aux personnes vulnérables et aux jeunes, doublement du salaire minimum d’ici 2027 (20.000 dinars, 136 euros), réforme des retraites et réalisation des projets de logement.
Abdelaali Hassani Cherif (né en 1966) se présente pour le parti islamiste Mouvement de la société pour la paix (MSP). M. Cherif propose de réformer le système d’administration de l’État, d’étendre les pouvoirs du parlement, de simplifier la procédure de création des partis politiques et des associations et d’assurer la séparation de facto des pouvoirs (il a l’intention de modifier la procédure de nomination des juges). Il promet d’augmenter le PIB du pays à 450 milliards de dollars (en 2023, selon la Banque mondiale, environ 240 milliards de dollars), le revenu par habitant à 8.100 euros (actuellement 3.870 euros) et de réduire le chômage à 5% (actuellement, selon le site internet Statista, 11,81%).
Youcef Aouchiche (né en 1983) est un candidat du parti de centre-gauche Front des forces socialistes (FFS). Il est favorable à des réformes politiques et institutionnelles « profondes et radicales » qui garantiraient l’indépendance du pouvoir judiciaire, renforceraient le pouvoir du parlement et accorderaient plus de pouvoir et d’autonomie aux autorités locales élues. Dans le domaine économique, M. Aouchiche se prononce en faveur d’une augmentation du salaire minimum à 40.000 dinars algériens (272 euros), de l’abolition de l’impôt sur le revenu pour les citoyens dont les revenus sont inférieurs à 50.000 dinars (environ 340 euros) et de la limitation des prix des denrées alimentaires.
Selon plusieurs experts et médias, le favori de la course à la présidence est le chef de l’État sortant Abdelmadjid Tebboune.