Le procureur de la CPI demande un mandat d’arrêt contre le chef des talibans

LA HAYE, 23 janvier. /TASS/. Le bureau du procureur de la Cour pénale internationale (CPI) a demandé l’émission de mandats d’arrêt à l’encontre du chef suprême des talibans, Hibatullah Akhundzada, ainsi que du président de la Cour suprême de l’Émirat islamique d’Afghanistan (nom du régime politique utilisé par les talibans), Abdul Hakim Haqqani. C’est ce qu’a indiqué le procureur de la CPI, Karim Khan, dans un communiqué.

Selon le document, le procureur affirme avoir des motifs raisonnables permettant de croire que leur responsabilité pénale « est engagée pour le crime contre l’humanité de persécution liée au genre ».

Le procureur de la CPI a ajouté qu’il s’agissait des premières demandes de mandats d’arrêt concernant la situation en Afghanistan, mais que le bureau du procureur prévoyait de déposer prochainement « des demandes supplémentaires pour d’autres responsables talibans de haut rang ».

En 2020, la CPI a validé une enquête sur les génocides, crimes de guerre et crimes contre l’humanité commis sur le territoire de l’Afghanistan depuis le 1er mai 2003. Cependant, suite à cela, les autorités afghanes ont demandé à la Cour, conformément au Statut de Rome, de déléguer l’enquête aux autorités nationales afghanes et le bureau du procureur de la CPI a suspendu ses travaux dans ce domaine. La situation a changé avec la prise du pouvoir par les talibans en août 2021. L’enquête a été rouverte le 31 octobre 2022.

En 2024, le mollah Hibatullah Akhundzada a interdit aux filles d’apparaître dans les lieux publics le visage et les parties du corps découverts, de chanter et de lire à haute voix. Le leader taliban a promis que la charia s’appliquerait à l’ensemble de l’Afghanistan. Il a aussi annoncé que les femmes afghanes seraient punies de mort par lapidation en cas d’adultère.

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*Par décision de la Cour suprême de la Fédération de Russie du 14 février 2003, le mouvement Taliban est reconnu comme une organisation terroriste. Ses activités sont interdites en Russie.

UN Photo/Eskinder Debebe