DOSSIER TASS. Le 13 août est la date du 64e anniversaire de la proclamation de l’indépendance de la République centrafricaine. TASS a rédigé un dossier sur l’histoire du pays.
Période coloniale
La colonisation de l’Afrique centrale par les Français commence en 1889. La colonie Oubangui-Chari est établie en 1897 (Oubangui-Chari-Tchad de 1904 à 1914). En 1910, elle est rattachée à l’Afrique équatoriale française. Les autorités françaises introduisent sur le territoire de la colonie un modèle de gouvernement indirect. Les activités des colonisateurs provoquent en 1919-1920 et en 1924-1927 des manifestations anticoloniales dans la région de la Haute Sangha. Au milieu de 1928, le mouvement anticolonial se propage aux régions sud-ouest. La colonie devient territoire d’outre-mer en 1947. Le premier parti politique, le Mouvement pour l’évolution sociale de l’Afrique noire (Mesan), qui est dirigé par Barthélemy Boganda et qui prône l’indépendance, voit le jour deux ans plus tard.
Le 1er décembre 1958, l’Oubangui-Chari devient une structure autonome au sein de la Communauté française (l’association entre la France, son empire colonial et plusieurs pays africains indépendants qui en avaient fait partie) sous le nom actuel de République centrafricaine (RCA). La première Constitution est adoptée le 16 février 1959.
Indépendance
La République centrafricaine proclame son indépendance le 13 août 1960 et David Dacko prend la tête du gouvernement de transition. La Constitution de 1962 établit un système de parti unique avec à sa tête le Mesan. David Dacko devient président à l’issue d’une élection sans rival. Le 31 décembre 1965, il est écarté du pouvoir par un coup d’État mené par le chef d’état-major de l’armée, le colonel Jean-Bedel Bokassa, qui s’autoproclame président et chef du gouvernement.
En 1976, il abolit la république et fonde l’empire centrafricain avant de se faire proclamer empereur Bokassa Ier. Il perd progressivement la confiance de Paris et, en 1979, des affrontements éclatent entre la population et la police à Bangui et dans d’autres villes. Dans ces conditions, la France lance en septembre 1979 l’opération Barracuda qui rétablit David Dacko au pouvoir et la république dans le pays.
Une nouvelle Constitution est adoptée en 1981, elle rétablit le système multipartite. Le 15 mars, Daniel Dacko est réélu président, mais le 1er septembre de la même année, un nouveau coup d’État instaure au pouvoir le Comité militaire de redressement national dirigé par le chef d’état-major, le général André Kolingba. Cinq ans plus tard, un référendum permet l’adoption d’une nouvelle Constitution et sa désignation comme président.
En 1993, des élections multipartites donnent gagnant Ange-Félix Patassé qui est réélu pour un second mandat en 1999.
Lors du coup d’État de 2003, la RCA voit arriver au pouvoir le chef d’état-major, le général François Bozizé. La Constitution est suspendue, le parlement dissous et ses fonctions confiées au Conseil national de transition qui est composé de représentants de partis politiques et de la société civile. François Bozizé se place à la tête du pays à l’issue de la présidentielle de 2005 et est réélu en 2011.
Guerre civile
Fin 2012, des membres de la coalition musulmane des partis et groupes d’opposition Séléka, dirigée par Michel Djotodia, prennent le contrôle de la majeure partie du pays. Leur exigence principale est la redistribution des ressources économiques en faveur de la région nord-est du pays, plus pauvre, ainsi que la démission du gouvernement et l’organisation d’élections nationales anticipées. Face au danger d’une chute imminente de Bangui, le gouvernement entame des négociations, mais en mars 2013, les hostilités reprennent et la Séléka s’empare de la capitale. Michel Djotodia devient président du pays.
Il dissout le parlement et convoque le Conseil national de transition qui, en avril de la même année, lui confie les pouvoirs de chef d’État. Les milices chrétiennes d’autodéfense Anti-balaka font face à la Séléka. En septembre 2013, le gouvernement perd tout contrôle du pays et des contingents de paix y sont dépêchés pour rétablir l’ordre.
Le 10 janvier 2014, Michel Djotodia démissionne et quitte la RCA. Dix jours plus tard, le Conseil national de transition élit en qualité de présidente par intérim la maire de Bangui, Catherine Samba-Panza, qui devient la première femme à la tête de la République centrafricaine et la troisième femme présidente en Afrique.
Les élections présidentielles organisées en 2015 et 2016 sont remportées par Faustin-Archange Touadéra. Malgré les efforts du gouvernement et de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC), des affrontements font toujours rage en RCA et les autorités locales n’ont pratiquement aucun pouvoir sur place. Environ 80% du territoire (centre et est) est contrôlé par quatorze groupes. À l’issue de négociations à Khartoum, le 6 février 2019, des accords de paix sont signés entre le gouvernement et les rebelles et un gouvernement inclusif est formé en mars avec la participation de représentants de l’opposition armée.
L’élection présidentielle du 27 décembre 2020 a été remportée par Faustin-Archange Touadéra qui a reçu un second mandat.
En 2022, il a initié l’élaboration d’une nouvelle Constitution, ayant pour but de porter le mandat présidentiel de cinq à sept ans et de lever les restrictions à la réélection. Selon le référendum national, qui a eu lieu le 30 juillet 2023, 95% des votants se sont prononcés en sa faveur.
Pendant le mandat de Touadéra, le PIB du pays a augmenté de 40%, de 1,7 milliard de dollars en 2015 à 2,4 milliards de dollars en 2022, et au cours des trois dernières années, le taux de croissance de l’économie n’a pas dépassé 1%. La République centrafricaine reste l’un des pays les plus pauvres du monde. La situation humanitaire se détériore en raison de la poursuite des hostilités. Selon l’ONU, le nombre de réfugiés et de personnes déplacées s’élève à 1,9 million de personnes, au début de 2022, 63% des habitants du pays avaient besoin d’aide humanitaire.
La République centrafricaine est membre de l’ONU (1960), de l’Union africaine (1963), du Mouvement des pays non-alignés (1964) et de l’OMC (1995).
Structure de l’État
La RCA est une république. Sa Constitution a été adoptée en 2023.
Le pouvoir législatif est exercé par un parlement composé du Sénat (chambre haute) et de l’Assemblée nationale (chambre basse). Pour le moment, le Sénat n’est pas formé.
Le pouvoir exécutif est exercé par un chef de l’État qui nomme le premier ministre et approuve la composition du cabinet.