NEW YORK, 15 avril. /TASS/. L’agence de notation internationale Fitch s’attend à un ralentissement de la croissance économique dans les pays de l’Asie-Pacifique en raison de l’impact négatif des droits de douane imposés par les États-Unis sur les flux d’exportation et les investissements liés à l’exportation.
« Nous pensons que la croissance économique en Asie va ralentir, car les exportations et les investissements orientés vers l’exportation seront affectés par les droits de douane et un degré élevé d’incertitude [du marché]. Le ralentissement de la croissance économique mondiale, la baisse des prix des matières premières et les ajustements des taux de change affecteront également les obligations souveraines de la région Asie-Pacifique à des degrés divers », a indiqué l’agence dans son communiqué.
Fitch s’attend également à une possible détérioration des notes souveraines des États asiatiques, car dans des pays comme la Chine, le Vietnam, la Thaïlande ou la Corée du Sud, les exportations de produits manufacturés sont l’un des principaux moteurs de la croissance économique. Les politiques menées par les gouvernements asiatiques joueront un rôle clé à cet égard. En particulier, les pays bénéficiant d’une bonne notation souveraine, comme la Chine et Singapour, pourront se permettre de soutenir largement leurs entreprises par des injections financières directes et des incitations fiscales, tandis que des États tels que la Thaïlande ou l’Indonésie ont une capacité financière moindre et devront recourir à des emprunts importants, ce qui pourrait conduire à une dégradation de leur note.
L’agence note que la conjoncture émergente devrait accélérer la réduction des taux d’intérêt dans les pays asiatiques, réduction qui vise à stimuler la demande intérieure. En outre, les droits de douane américains pourraient conduire à un affaiblissement des monnaies régionales par rapport au dollar américain, ce qui aiderait à atténuer l’impact des tarifs imposés par Washington aux économies orientées vers l’exportation.
Fitch estime toutefois qu’un défi important pour tous les pays est constitué par l’extrême incohérence et l’imprévisibilité de la politique tarifaire du président américain Donald Trump. Dans le même temps, le montant des droits pourrait diminuer pour certains pays à la suite de négociations et ces États bénéficieront donc d’avantages supplémentaires, mais les effets de ces derniers ne se feront sentir qu’à long terme.
M. Trump avait annoncé le 2 avril l’introduction de droits de douane sur les produits de 185 pays et territoires. Des tarifs universels de 10% étaient entrés en vigueur le 5 avril, des tarifs individuels le 9 avril. En outre, l’administration américaine avait imposé des droits de douane de 25% sur toutes les voitures importées à partir du 3 avril. C’est aussi le 9 avril que M. Trump avait déclaré qu’il suspendait pour 90 jours les droits de douane supplémentaires imposés sur le principe de réciprocité à l’encontre d’un certain nombre de pays et de territoires. La Maison-Blanche avait expliqué que cette pause était due à des négociations commerciales, au cours desquelles un « tarif universel de 10% » serait en vigueur.