NEW YORK, 14 avril. /TASS/. L’euro se renforce dans un contexte de méfiance croissante des marchés envers les actifs américains à cause des droits de douane imposés par les États-Unis sur les importations et tend à devenir une valeur refuge pour les investisseurs, affirme l’agence Bloomberg.
Avec l’introduction des tarifs douaniers américains, l’euro a enregistré sa hausse la plus rapide depuis quinze ans. Après la victoire de Donald Trump à l’élection présidentielle américaine en novembre dernier, le dollar s’est renforcé face à l’euro pendant deux mois consécutifs et a presque atteint la parité à la mi-janvier. Un euro vaut désormais 1,13 dollar, soit une baisse de près de 10% par rapport au pic de janvier.
Vendredi, 75% des transactions sur l’euro ont été conclues dans l’attente d’une nouvelle consolidation de la monnaie européenne. Les fonds spéculatifs estiment que le cours pourrait arriver bientôt à 1,2 dollar par euro. « L’euro devient le principal bénéficiaire de la faiblesse du dollar, les investisseurs réévaluant le rôle du dollar dans le système financier mondial », constate l’agence.
Outre les droits de douane américains, qui pourraient conduire les entreprises européennes à toucher moins de revenus en dollars et par conséquent à réduire leurs investissements dans les actifs américains, le renforcement de l’euro s’effectue sur fond de changement de la politique de l’Allemagne. En effet, le nouveau gouvernement allemand, qui devrait prendre ses fonctions en mai, prévoit d’augmenter considérablement les dépenses publiques, ce qui pourrait atténuer l’impact négatif des tarifs douaniers sur l’activité économique de l’Union européenne.
Et bien que les experts ne s’accordent pas tous à dire que la hausse de l’euro sera durable, notamment parce qu’elle rendra les produits européens plus chers pour les clients étrangers, « la monnaie [européenne] a sans aucun doute repris une partie du rôle traditionnel du dollar en tant que valeur refuge sur fond de doutes croissants au sujet de l’économie américaine et, comme conséquence, du dollar. » Un tel rôle de l’euro est inhabituel pour les situations de crise, la monnaie étant considérée avant comme un actif risqué, note l’agence.
« Je constate un changement structurel qui favorise l’euro à moyen terme dans le contexte de ce qui est une valeur refuge et de ce qui ne l’est pas », a déclaré à Bloomberg Van Luu, responsable des devises chez Russell Investments.