NEW YORK, 16 décembre. /TASS/. L’économie allemande stagne depuis cinq ans et le pays se rapproche du point de non-retour, le ralentissement économique risquant de devenir irréversible, estime l’agence Bloomberg.
Cette année, le PIB allemand est de 5% inférieur à ce qu’il aurait pu être avec des taux de croissance d’avant la pandémie, constate le média. Qui plus est, la majeure partie du déficit sera difficile à combler faute d’accès aux ressources énergétiques russes bon marché et en raison de la sérieuse concurrence entre les constructeurs automobiles chinois et les géants allemands Volkswagen et Mercedes-Benz. « La baisse de la compétitivité nationale signifie que chaque ménage perd environ 2.500 euros par an. »
Toutefois, selon les experts, il ne faut pas s’attendre à ce que l’économie allemande croule brutalement. « L’Allemagne ne s’effondrera pas du jour au lendemain. C’est ce qui rend ce scénario si terrifiant et déchirant […] Il s’agit d’un déclin très lent et très long. Ce n’est pas celui d’une entreprise, ni celui d’une ville, mais celui de tout un pays, et l’Europe est entraînée dans sa chute », a déclaré à Bloomberg Amy Webb, fondatrice et directrice générale du Future Today Institute, qui conseille les entreprises allemandes.
Or, les politiques n’accordent que peu d’attention aux problèmes de l’économie parce que celle-ci décline lentement. En outre, les divisions politiques rendent peu probables des réformes sérieuses même après l’arrivée au pouvoir d’un nouveau gouvernement à l’issue des élections anticipées de février prochain. « Alors que les économistes et les chefs d’entreprise réclament une réduction des formalités administratives, une modernisation des infrastructures et une accélération de la numérisation », la politique du pays se concentrera « sur la protection du statu quo plutôt que sur une orientation vers l’avenir », estime Bloomberg.
Pour résoudre ses problèmes économiques, l’Allemagne doit dépenser davantage, poursuit le média. « Pour rattraper son retard sur les autres économies avancées, le pays devra augmenter d’environ un tiers ses investissements annuels en infrastructures et autres biens publics, pour atteindre 160 milliards d’euros, selon Bloomberg Economics », note l’article. Les politiques allemands n’arrivent pas à un consensus sur la nécessité d’augmenter les emprunts publics, bien que le taux d’endettement faible du pays « lui donne la possibilité de dépenser si la volonté politique est là ».
L’économie allemande traverse aujourd’hui une grave crise. En novembre, l’inflation s’est accélérée pour s’élever à 2,2% en termes annuels. Le taux de l’inflation est en hausse pour le deuxième mois consécutif. Le Fonds monétaire international (FMI) a abaissé ses prévisions de la croissance économique allemande cette année à 0,2%.