GENÈVE, 1er juillet. /TASS/. Des activistes suisses sont préoccupés par les projets officiels de Berne visant à fournir aux entreprises locales des garanties de paiement des factures pour les projets de reconstruction de l’Ukraine avec les fonds alloués pour soutenir les pays du Sud global. C’est ce que rapporte le journal Tages-Anzeiger.
Selon ce dernier, le 26 juin, le Conseil fédéral (gouvernement) suisse a décidé de réserver 500 millions de francs suisses (516 millions d’euros) aux projets de reconstruction de l’Ukraine pour les quatre prochaines années. Ces fonds proviendront d’un fonds de soutien aux pays en développement. Ni le Conseil national (chambre basse du parlement suisse) ni le Conseil des États (chambre haute) n’ont encore approuvé formellement ce changement. Ces plans ont été largement critiqués par les experts de la coopération internationale, car les autorités suisses « prévoient de fournir une aide à l’Ukraine au détriment des pays du Sud », écrit le journal.
Andreas Missbach, directeur d’Alliance Sud, regroupant six organisations de développement suisses, a qualifié cette décision de scandaleuse exprimant la crainte qu’elle ne soit largement appliquée. Il a déclaré que cette pratique pourrait être à l’origine de différends internationaux, car l’Ukraine, en tant que pays bénéficiaire, serait liée à des entreprises suisses. Selon lui, la reconstruction coûtera beaucoup plus cher si l’Ukraine ne peut pas choisir le fournisseur de biens ou de services le moins cher, mais dépend des fournisseurs onéreux des pays donateurs.
Le journal souligne que jusqu’à présent, le gouvernement suisse a respecté les normes juridiques en apportant son aide à l’Ukraine. Le Conseil fédéral a ainsi rejeté l’idée de saisir les actifs russes et n’a pas satisfait les demandes de l’Allemagne, du Danemark et de l’Espagne d’autoriser le transfert d’armes de fabrication suisse à Kiev. Cependant, les autorités semblent avoir l’intention d’emprunter une voie différente en ce qui concerne la reconstruction de l’Ukraine, résume le Tages-Anzeiger.