Des experts chinois plaident pour le développement d’un nouveau bombardier

HONG KONG, 26 juin. /TASS/. L’Armée populaire de libération (APL) chinoise doit achever dans les plus brefs délais le développement de son bombardier stratégique H-20 à la suite des raids menés par les bombardiers furtifs B-2 américains sur des sites nucléaires iraniens. C’est ce qu’estiment plusieurs experts chinois interrogés par le South China Morning Post.

« Même à l’heure où d’autres options de frappe à longue portée existent, un bombardier stratégique dédié reste indispensable. Un tel appareil est capable de conduire des attaques conventionnelles comme nucléaires. C’est un atout clé pour toute grande puissance militaire », a déclaré Song Zhongping, analyste militaire et ancien instructeur au sein de l’APL.

Malgré les progrès de la Chine dans le développement d’avions de combat de sixième génération et de missiles à longue portée, le pays ne dispose toujours pas d’un bombardier moderne: son principal appareil à long rayon d’action, le H-6, est une version modernisée du Tu-16 soviétique. Pour les experts, l’opération menée par l’armée de l’air américaine contre l’Iran a souligné l’importance cruciale de ce type d’aéronefs.

« La vocation d’une arme stratégique est de pouvoir intervenir sur tous les continents. À ce titre, les B-2, B-1B et B-52 assurent aux États-Unis une capacité de projection que la Chine n’a pas encore acquise », a souligné Song Zhongping.

Selon les spécialistes, Pékin pourrait également, à l’avenir, se doter de drones stratégiques à très long rayon d’action. Ces futurs bombardiers pourraient être pilotés, télécommandés ou associant les deux modes. L’expert aérien Fu Qianshao a ainsi rappelé que des images satellitaires d’une base aérienne au Xinjiang avaient récemment révélé la présence d’un imposant drone furtif d’environ 52 mètres d’envergure.

« Tout drone d’attaque capable d’atteindre le rayon d’action et la charge utile d’un bombardier doit être considéré comme tel », a expliqué Fu Qianshao. Selon lui, ces appareils, couplés aux missiles balistiques et hypersoniques déjà en dotation dans l’arsenal chinois, « pourraient transformer en profondeur la conduite des opérations militaires ».

Les frappes américaines contre l’Iran

Dans la nuit du 22 juin, le président américain Donald Trump a annoncé que les États-Unis avaient mené une attaque contre trois sites nucléaires en Iran: Fordo, Natanz et Ispahan. D’après le New York Times, l’armée de l’air américaine a eu recours à une manœuvre de diversion en mobilisant depuis une base du Missouri deux formations de bombardiers furtifs B-2 dans des directions opposées.

La première, composée de sept B-2 armés de bombes anti-bunker GBU-57, a mis le cap sur l’Iran en traversant l’Atlantique, transpondeurs éteints pour éviter la détection par les radars iraniens. Dans le même temps, une seconde escadrille a décollé dans la direction opposée, transpondeurs activés, afin que sa trajectoire reste visible et induise Téhéran en erreur sur l’horaire et la provenance de la frappe.

Donald Trump a ensuite affirmé que les installations nucléaires visées avaient été totalement détruites, saluant une opération qu’il a qualifiée de « succès militaire impressionnant ».