MOSCOU, 7 octobre. /TASS/. Pour rejoindre l’Union européenne, Kiev devra cesser de glorifier les nationalistes ukrainiens, a déclaré à Radio Zet l’ancien premier ministre polonais (2001-2004), Leszek Miller.
« La difficulté avec nos voisins n’est pas seulement dans le problème irrésolu de Volhynie [l’exhumation des restes des victimes du massacre de milliers de civils polonais], mais aussi dans ce qu’ils font aujourd’hui. Et aujourd’hui, par leur volonté, les meurtriers deviennent des héros. Ceux qui ont donné les ordres les plus ignobles de nettoyage ethnique se voient élever des monuments et des rues sont appelées en leur nom. Cette difficulté empêchera catégoriquement l’adhésion de l’Ukraine à l’Union européenne. Si vous voulez entrer au sein de l’UE, vous devez répondre à toutes les attentes. […] Nous n’admettons pas dans l’UE les pays qui ne renoncent pas à leur passé nationaliste et à leurs héros nationalistes », a ajouté l’ancien premier ministre, proposant aux autorités polonaises d’ajouter cette condition au processus d’adhésion de l’Ukraine à la communauté.
Le problème de l’exhumation des victimes du massacre de Volhynie a déclenché une nouvelle vague de tensions dans les relations entre les deux pays. Le ministre polonais de la Défense, Wladislaw Kosiniak-Kamysz, a déclaré dans la seconde quinzaine d’août que la Pologne bloquerait l’adhésion de l’Ukraine à l’UE jusqu’à la solution du problème de l’exhumation. Sa position a été soutenue par le premier ministre Donald Tusk. Dmitri Kouleba, qui était alors chef de la diplomatie ukrainienne, a comparé l’expulsion des Ukrainiens lors de l’opération Vistule au massacre de Volhynie. Cette déclaration a provoqué l’indignation des Polonais et a viré au scandale. À la mi-septembre, les médias polonais ont constaté que le président ukrainien Vladimir Zelenski et le ministre polonais des Affaires étrangères Radoslaw Sikorski avaient haussé le ton lors d’un entretien à Kiev. Les diplomates polonais ont indiqué que Varsovie profiterait de sa présidence à l’UE durant le premier semestre de 2025 pour faire pression sur l’Ukraine en vue de la solution du problème de Volhynie.