Pour le chef de l’opposition allemande la défaite de Kiev devient de plus en plus probable

BERLIN, 29 mars. /TASS/. Friedrich Merz, le président du plus grand parti d’opposition allemand, l’Union chrétienne-démocrate (CDU), estime que la défaite de l’Ukraine dans la confrontation avec la Russie devient de plus en plus probable.

« Le danger que ce soit ce qui se produise augmente. Je suis avec de plus en plus d’inquiétude les développements en Ukraine », a-t-il indiqué dans une interview au journal Welt am Sonntag. Selon lui, la Russie n’aurait pas encore atteint ses objectifs, « mais elle a d’ores et déjà transformé son économie en une économie de guerre et fabrique des armes et des munitions en quantités plus grandes que ses besoins actuels. […] Ce qui signifie que la Russie produit beaucoup plus d’armements qu’elle n’en utilise […] contre l’Ukraine ».

Friedrich Merz a de nouveau préconisé la remise de missiles de croisière Taurus à Kiev. Selon lui, « ce ne sont pas des armes miracles, mais grâce à elles, l’Ukraine pourrait porter des coups sensibles aux lignes d’approvisionnement de l’armée russe ». Interrogé au sujet de l’opinion d’Olaf Scholz qui affirme que la livraison de ces missiles entraînerait l’Allemagne dans le conflit, il a répondu que « le fabricant [des Taurus] et les représentants présumés de la Bundeswehr avaient expliqué [lors d’un entretien intercepté entre des officiers allemands] que les Taurus pouvaient être utilisés sans la participation de l’armée allemande, ce qui éviterait à l’Allemagne de devenir belligérant ». « Mais le chancelier ne veut pas, c’est le chancelier qui décide », a-t-il ajouté.

Les Taurus sont considérés comme un analogue des Storm Shadow britanniques qui ont été d’ores et déjà livrés à l’Ukraine. Toutefois, la portée des missiles germano-suédois est légèrement supérieure, jusqu’à 500 km. Olaf Scholz a précédemment rejeté à plusieurs reprises la possibilité de remettre des Taurus à l’Ukraine. D’après lui, une utilisation efficace de ces missiles nécessite la participation de militaires allemands, et c’est une ligne rouge qu’il ne veut pas franchir.

Le 1er mars, la rédactrice en chef de RT, Margarita Simonian, a publié un enregistrement audio et la transcription d’une conversation entre des officiers supérieurs allemands discutant, entre autres, d’une éventuelle livraison de missiles Taurus à l’Ukraine et d’une frappe contre le pont de Crimée de manière à ne pas être repérés.