Dossier TASS. Le 22 septembre marque le 64e anniversaire de l’indépendance du Mali. TASS a réalisé un dossier sur l’histoire du pays.
Période précoloniale
Au cours de la période précoloniale, le Mali fut le berceau de plusieurs puissants empires et dynasties: l’empire du Ghana (IVe-XIIe siècles), l’empire du Mali (XIIe-XVe siècles), l’empire Songhaï (XVe-XVIIe siècles), mais aussi les royaumes peul du Macina ou bambara de Ségou. À partir du VIIIe siècle, ces empires sont marqués par les routes commerciales caravanières reliant l’Afrique du Nord à l’Afrique de l’Ouest et l’apparition de l’islam, transformant les villes marchandes de Tombouctou, Djenné et Gao en centres de diffusion de la culture et de la science musulmanes.
Colonie française
L’exploration coloniale française de l’Afrique de l’Ouest a commencé durant la seconde moitié du XIXe siècle. Elle se fait à partir du Sénégal en allant vers l’est. Les Français conquièrent progressivement ce vaste territoire divisé en plusieurs royaumes, qui sera dénommé Haut-Sénégal et Niger. En 1895, il est intégré à l’Afrique-Occidentale française (AOF) avec une portion de la Mauritanie, du Burkina Faso et du Niger. Par la suite, son nom et ses frontières changeront à plusieurs reprises, comme en 1920, où il a reçu la dénomination de Soudan français.
Indépendance
En 1945, le Soudan français obtient le statut de territoire français d’outre-mer (TOM). En 1958, l’Afrique-Occidentale française est transformée en Communauté française et tous ses territoires, y compris le Soudan français, deviennent des républiques autonomes. En 1959, les États du Sénégal et du Soudan s’unissent pour former la Fédération du Mali, qui accède à l’indépendance le 20 juin 1960. Deux mois plus tard, elle est dissoute et le 22 septembre, la République indépendante du Mali est proclamée. Son premier président est Modibo Keïta, secrétaire général du parti Union soudanaise.
En novembre 1968, un coup d’État militaire a permis au Comité militaire de libération nationale (CMLN) dirigé par Moussa Traoré de prendre le pouvoir. En mars 1979, le parti Union démocratique du peuple malien (UDPM) est créé et devient parti unique dans le pays. Des élections présidentielles et législatives sont organisées en juin 1979. Traoré, devenu entre-temps secrétaire général de l’UDPM, est élu président. Le CMLN est dissous et une transition vers un gouvernement civil est enclenchée.
Le 25 mars 1991, un nouveau coup d’État secoue le pays. Moussa Traoré est arrêté par le lieutenant-colonel Amadou Toumani Touré. Un comité de réconciliation nationale prend le pouvoir. En 1992, une nouvelle Constitution est adoptée par référendum et le multipartisme est établi.
Le Mali au XXIe siècle
En 2012, la situation politique au Mali est déstabilisée par une rébellion touarègue dans le nord du pays, soutenue par le Mouvement populaire de l’Azawad. Le 22 mars 2012, le président Amadou Touré est chassé du pouvoir par un nouveau coup d’État militaire. Sous la pression de la communauté internationale, le chef des putschistes, le capitaine Amadou Sanogo, signe un accord pour transférer le pouvoir au président de l’Assemblée nationale, Dioncounda Traoré, qui prête serment en tant que président de la République par intérim.
En avril 2012, la quasi-totalité du nord du Mali était sous le contrôle des Touaregs de l’Azawad, mais en juillet, profitant des bouleversements politiques successifs à Bamako, les djihadistes nourrissent le rêve d’instaurer un État dominé par la charia après la conquête des villes de Kidal, Gao, Tombouctou et Mopti. En janvier 2013, ils ont même commencé à se rapprocher activement de la capitale Bamako, menaçant d’effondrement complet de l’État malien. En réponse à l’appel du président intérimaire Traoré, des troupes africaines et françaises sont venues en aide à l’armée malienne (opération Serval). Grâce aux opérations de combat conjointes des alliés en janvier-mars, les territoires du nord sont revenus sous le contrôle du gouvernement malien. Le 11 août 2013, des élections présidentielles sont organisées dans le pays, à l’issue desquelles Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) est élu président lors du second tour. Le processus de négociation entre le gouvernement et les leaders des mouvements touaregs a abouti à la signature d’accords de paix les 15 mai et 20 juin 2015, prévoyant des réformes du système politique, à condition que l’intégrité territoriale et le caractère républicain du Mali soient préservés.
Au cours des années qui vont suivre, les groupes islamistes et terroristes se sont intensifiés au Mali et, en 2018-2019, avec pour corollaires des affrontements de plus en plus intenses entre les éleveurs peuls et les agriculteurs dans le centre du pays. Une vague de manifestations secoue tout le Mali pour réclamer une meilleure sécurité et la démission du président IBK. C’est dans ce contexte qu’un coup d’État militaire va déchoir ce dernier le 18 août 2020. Les militaires vont créer le Comité national pour le salut du peuple (CNSP) et le 25 septembre, Bah N’Daw est investi président par intérim afin d’assurer la transition vers un régime civil et d’organiser des élections législatives et présidentielles dans les 18 mois. Le 27 mai 2021, un nouveau coup d’État permet au colonel Assimi Goïta de prendre sa place. Le 18 juin 2023, une nouvelle Constitution est adoptée par référendum.