PARIS, 25 mai. /TASS/. L’évacuation de touristes français bloqués en Nouvelle-Calédonie a commencé samedi, a fait savoir le Haut-commissariat de la République dans l’archipel.
« Les mesures de raccompagnement des étrangers et des touristes français se poursuivent. Plus de 530 personnes ont pu être raccompagnées à ce jour », est-il indiqué dans un communiqué.
Pour rappel, l’armée de l’air australienne a annoncé le 21 mai deux vols d’évacuation pour ses ressortissants en Nouvelle-Calédonie, selon la ministre australienne des Affaires étrangères Penny Wong.
« Nous avons reçu l’autorisation de faire décoller aujourd’hui deux vols pour permettre aux touristes australiens et autres de quitter la Nouvelle-Calédonie », a indiqué la ministre des Affaires étrangères, Penny Wong, sur X.
Selon le ministère australien des Affaires étrangères, il reste « plusieurs centaines de citoyens australiens » en Nouvelle-Calédonie.
Le gouvernement néo-zélandais procède également à l’évacuation de ses ressortissants de Nouvelle-Calédonie. Selon le ministre des Affaires étrangères Winston Peters, des vols de Nouméa à Auckland sont prévus dans les prochains jours.
« Les Néo-Zélandais de Nouvelle-Calédonie ont connu plusieurs jours difficiles et leur retour chez eux est une priorité pour le gouvernement », est-il indiqué dans un communiqué du ministre. Selon lui, le vol prévu le 21 mai sera « le premier d’une série de vols qui ramènent les citoyens à la maison ». « Nous travaillons avec la France et l’Australie pour organiser d’autres vols dans les prochains jours », a-t-il déclaré.
Une manifestation contre une réforme constitutionnelle visant à élargir le corps électoral pour les élections locales a dégénéré en émeutes le 13 mai. Les instigateurs ont pillé et incendié des magasins, des pharmacies et des stations-service. Les mineurs étaient très nombreux parmi les participants. Les autorités ont fait état de « centaines » de blessés. En outre, les émeutes ont fait six morts. À la suite de cette flambée de violence, l’état d’urgence est entré en vigueur le 15 mai sur le territoire de la Nouvelle-Calédonie pour une durée initiale de douze jours. Paris a annoncé mercredi le déploiement de militaires « pour sécuriser » les ports et l’aéroport de Nouvelle-Calédonie.
Le projet de loi qui a déclenché les émeutes prévoit d’accorder le droit de vote aux élections régionales à ceux qui résident en Nouvelle-Calédonie depuis plus de dix ans. Jusqu’ici, ce droit revenait uniquement aux citoyens inscrits sur les listes électorales au moment de la signature de l’accord de Nouméa de 1998, qui a étendu l’autonomie du territoire, et à leurs enfants. Le projet a déjà été approuvé par les deux chambres du parlement français et doit être définitivement adopté début juin. Or, les autochtones de Nouvelle-Calédonie, les Kanaks, qui constituent 41,2% de la population de l’archipel, s’y opposent résolument, estimant que l’afflux de nouveaux électeurs réduira leur influence politique.