Dossier TASS. Le 24 décembre est la date du 73e anniversaire de l’indépendance de la Libye. TASS a préparé un dossier sur l’histoire de ce pays.
L’histoire
À l’époque ancienne, les territoires libyens – Haute Libye et Basse Libye, habités par des tribus berbères – étaient divisés entre les provinces romaines. Dans les années 533-534, Byzance a réuni les terres libyennes sous son autorité. En 644, la Libye s’est vue conquise par les Arabes. Sur la période entre 1551 et 1911, elle faisait partie de l’Empire ottoman.
De 1911 à 1942, le pays a été une colonie italienne. En 1943, à la suite de la défaite des troupes de la coalition italo-allemande, la Libye a été occupée par l’Angleterre et la France.
L’indépendance
Le 24 décembre 1951, le Royaume uni indépendant de Libye a été proclamé, dirigé par le roi Idris Ier. Le 1er septembre 1969, le colonel Mouammar Kadhafi est arrivé au pouvoir et a réalisé un coup d’État, renversant la monarchie et proclamant la République arabe libyenne. En mars 1977, l’organe législatif suprême – le Congrès général du peuple – a adopté une déclaration établissant le pouvoir du peuple dans le pays et une législation ayant pour base le Coran. La Libye a reçu le nom officiel de Jamahiriya arabe libyenne populaire et socialiste (traduit de l’arabe comme « pouvoir du peuple »). Depuis 1986, le pays s’appelait officiellement la Grande Jamahiriya arabe libyenne populaire et socialiste. Mouammar Kadhafi, possédant un véritable pouvoir, a été le leader de la révolution libyenne de 1969 à 2011. Tout au long du règne de Kadhafi, la Libye a été accusée d’être impliquée dans le terrorisme international et dans l’élaboration d’armes de destruction massive et a fait face à des sanctions internationales.
Le renversement de Kadhafi
En février 2011, d’importantes manifestations contre le régime de Kadhafi ont commencé dans le pays et ont dégénéré en un affrontement armé sanglant entre les troupes gouvernementales et les insurgés. Le Conseil national de transition (CNT), mis en place le 27 février 2011 par l’opposition, a été reconnu par la communauté internationale comme le seul représentant légitime du peuple libyen. Du 31 mars au 31 octobre 2011, les forces de la coalition occidentale, conformément à une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU, ont mené l’opération militaire « Protecteur unifié » contre le régime de Kadhafi. Après l’assassinat de Kadhafi le 20 octobre 2011, le CNT a annoncé le 23 octobre 2011 avoir défait le régime de ce dernier et avoir libéré complètement le pays. Le 7 juillet 2012, le Congrès général national (CGN) a été élu au suffrage populaire, au cours duquel les islamistes ont obtenu un nombre important de sièges. Le Congrès s’est vu confier les fonctions d’organe législatif temporaire. Le 8 août 2012, le CNT a officiellement transféré le pouvoir au Congrès général national. En février 2014, des élections à l’Assemblée constitutionnelle ont eu lieu. L’Assemblée a été chargée d’élaborer une nouvelle Constitution.
La Libye après Kadhafi
Après le renversement du régime de Kadhafi, il s’est avéré que les autorités libyennes n’étaient pas en mesure d’assurer la sécurité des citoyens, le pays a plongé dans le chaos et les sentiments séparatistes se sont intensifiés. Certaines régions sont restées dans les mains d’islamistes radicaux que les autorités centrales ne contrôlent pas. Le 25 juin 2014, aux élections à la Chambre des représentants (parlement permanent), les représentants des cercles libéraux ont obtenu la majorité des sièges. Les élections ont mis fin au mandat du Congrès général national.
Depuis la mi-juillet 2014, des combats intenses ont eu lieu entre groupes islamistes radicaux. Fin août 2014, le Congrès général national a annoncé la reprise de ses activités. Un double pouvoir s’est établi en Libye: la Chambre des représentants, dont le siège est à Tobrouk, a nommé Abdallah al-Thani au poste de premier ministre, et le CGN, siégeant à Tripoli, a nommé Omar al-Hassi au poste de premier ministre (démissionnaire en mars 2015).
Le 17 décembre 2015, dans la ville marocaine de Skhirat, avec l’aide active de l’ONU, on est parvenu à un accord politique inter-libyen prévoyant la mise en place d’organes de pouvoir unifiés. Le document a été signé par les représentants des parties au conflit – le Congrès général national et la Chambre des représentants, légitime du point de vue de la communauté internationale. Le 23 décembre 2015, le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté à l’unanimité une résolution en faveur de cet accord. Le gouvernement d’union nationale (GNU) a été formé le 19 janvier 2016 et dirigé par Fayez el-Sarraj. Cependant, le GNU n’a été reconnu ni par la Chambre des représentants ni par le Congrès général national. Lors d’affrontements armés à Tripoli au printemps 2017 entre les partisans du GNU et du Congrès général national, les islamistes ont été défaits. La Libye a eu désormais un double pouvoir: le gouvernement d’union nationale internationalement reconnu à Tripoli, dirigé par Fayez el-Sarraj, et la Chambre des représentants et le gouvernement intérimaire à Tobrouk, soutenus par le commandant de l’Armée nationale libyenne, Khalifa Haftar.
En novembre 2020, le forum de dialogue politique libyen a été lancé sous les auspices de l’ONU, auquel ont participé 75 délégués représentant différentes régions du pays. Ils sont convenus d’organiser des élections nationales et, en février 2021, ont élu un nouveau premier ministre, Abdel Hamid Dbeibah, et les membres du Conseil présidentiel. Ce gouvernement de transition devrait diriger le pays jusqu’aux élections nationales.
Structure de l’État
La Déclaration constitutionnelle, adoptée par le Conseil national de transition le 3 août 2011, et en partie la Constitution de 1951 sont actuellement en vigueur en Libye.