Les avis sur des pourparlers avec Moscou diffèrent dans l’ouest et dans l’est de l’Ukraine

MOSCOU, 19 mars. /TASS/. Selon le journal ukrainien Strana, d’après des enquêtes et des avis d’experts, l’attitude de la population ukrainienne à l’égard de la possibilité de négociations avec la Russie varie fortement d’une région à l’autre.

Selon le journal, des enquêtes récentes montrent que les partisans d’un compromis sont bien plus nombreux dans l’est du pays que dans les régions occidentales (51% contre 42%). Les attitudes à l’égard de la participation personnelle sont également très différentes: à l’ouest, 46% des personnes interrogées l’admettent; 49% ne l’admettent pas, tandis qu’à l’est, seules 32% des personnes interrogées sont prêtes à se battre personnellement; 60% sont contre la participation personnelle. Par ailleurs, les régions du sud sont plus proches des régions de l’est en termes de militantisme, tandis que les régions du centre, y compris Kiev, sont plus proches des régions de l’ouest.

En outre, les sondages du journal Strana montrent que la part des partisans d’un compromis pour mettre fin au conflit augmente progressivement. Dans le même temps, les chiffres varient considérablement d’un sondage à l’autre. L’Institut international de sociologie de Kiev a recensé 58% de partisans des hostilités quelles que soient les conditions, tandis que le centre ukrainien Sotsis n’en a dénombré que 44,5%. 32% et 44,3% respectivement étaient en faveur d’un « gel avec des garanties de sécurité ».

Selon les experts, ce processus a plusieurs raisons. « Dans l’est et le sud, ces sentiments se développent plus rapidement. L’une des principales motivations des habitants de ces régions est que la guerre ne doit pas arriver chez eux. En outre, l’augmentation du nombre de partisans d’un compromis et d’une fin rapide de la guerre dans l’ensemble du pays est influencée par la situation de la mobilisation et son durcissement », a déclaré un sociologue sous couvert d’anonymat cité par le journal Strana.

Le politologue Rouslan Bortnik remarque également que « le nombre de partisans du compromis augmente parce que la déception s’accroît et que la foi en la victoire diminue ».

« Premièrement, la différence d’attitude à l’égard de la guerre est déterminée par la distance par rapport à la ligne de front: plus on est loin de l’arrière, plus on a envie de se battre », explique un autre politologue, Vladimir Zolotariov. Il a ajouté: « Deuxièmement, l’est est une région industrielle, principalement russophone, où le mainstream officiel est perçu par beaucoup comme très critique. Le nombre de partisans du compromis augmente à mesure que la fatigue de la guerre s’accroît et que la confiance dans ce que disent les autorités diminue ».