PRETORIA, 6 février. /TASS/. Le plus grand parti d’opposition d’Afrique du Sud, uMkhonto weSizwe (MK), dont le chef est l’ancien dirigeant du pays Jacob Zuma, a demandé au président Cyril Ramaphosa d’adopter une position ferme à l’égard des États-Unis, de protéger les intérêts nationaux et de rendre plus difficile l’accès des États-Unis aux ressources naturelles sud-africaines. C’est ce qu’a fait savoir la radio locale EWN, se référant au chef du groupe parlementaire du parti, Mzwanele Manyi.
« [Cyril] Ramaphosa devrait être plus proactif dans la défense des intérêts de l’Afrique du Sud », a-t-il noté, relayé par la radio. Selon le politicien, depuis que le président américain Donald Trump a décidé de réduire le financement de l’aide aux infectés du VIH pour l’Afrique du Sud, l’Afrique du Sud devrait prendre des mesures similaires sur les minéraux. L’Afrique du Sud devrait modifier les conditions d’accès aux ressources naturelles sud-africaines, a déclaré Mzwanele Manyi.
Les États-Unis et l’Afrique du Sud ont engagé cette semaine un bras de fer au sujet de la loi sur la saisie de terres signée par Cyril Ramaphosa le 23 janvier. Le président américain Donald Trump a déclaré le 2 février que Washington cesserait tout financement à l’Afrique du Sud jusqu’à l’organisation d’une enquête sur de présumées violations des droits de l’homme dans le pays. Selon lui, les autorités sud-africaines saisissent des terres et traitent « très mal certaines catégories de personnes ». L’administration sud-africaine a annoncé de son côté que Cyril Ramaphosa avait « hâte de coopérer avec le président américain Trump sur les questions d’intérêt et de préoccupation réciproques ». Cyril Ramaphosa a eu le lendemain un échange téléphonique avec l’entrepreneur d’origine sud-africaine Elon Musk pour évoquer la désinformation et les altérations concernant l’Afrique du Sud.
Le 6 février, le secrétaire d’État américain Marco Rubio a déclaré qu’il ne se rendrait pas à Johannesburg ce mois-ci pour la réunion des ministres des Affaires étrangères du G20 en raison de la politique anti-américaine de l’Afrique du Sud et, selon lui, du mauvais ordre du jour de la réunion, qui repose sur les principes de solidarité, d’égalité et de durabilité.
Les États-Unis sont, après la Chine, le deuxième partenaire commercial de l’Afrique du Sud. Le platine, l’or et le manganèse sont les principales matières premières que l’Afrique du Sud fournit aux États-Unis. L’aide américaine à l’Afrique du Sud, à laquelle Donald Trump a l’intention de mettre fin, s’élève à 400 millions de dollars par an.