PARIS, 7 février. /TASS/. La décision du président américain Donald Trump de réévaluer les relations avec l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco) dans un avenir proche soulève la question d’une potentielle annulation de la dette colossale des États-Unis envers l’organisation, qui dépasse le budget annuel de cette dernière. C’est ce qu’a déclaré Rinat Aliaoutdinov, représentant permanent de la Russie auprès de l’Unesco, répondant à une question d’un correspondant de TASS.
« Le décret de Trump ne mentionne pas la sortie de l’organisation. Mais compte tenu des préoccupations que Washington y a énumérées, une telle évolution n’est pas à exclure », a-t-il indiqué. Le diplomate a noté que les États-Unis, tout en faisant des réclamations à l’Unesco, restaient le plus grand débiteur de l’organisation. Le montant de la dette s’élève à plus de 600 millions de dollars, soit davantage que le budget annuel de l’organisation. L’administration de l’ancien président américain Joe Biden avait promis de résoudre ce problème avant le retour des États-Unis dans l’organisation en 2023.
« Malheureusement, malgré nos demandes fondées sur l’Acte constitutif et le règlement intérieur de l’Unesco, cet engagement n’a pas été formalisé juridiquement comme il aurait dû l’être. La plupart des pays membres ont pris les Américains au mot à l’époque. Il est aujourd’hui très douteux que l’administration américaine, qui a l’intention de revoir son adhésion, s’acquitte de ses arriérés », a souligné le diplomate.
Ce dernier estime que dans ce cas, les pays émergents, notamment ceux d’Afrique, qui comptaient sur Washington pour honorer ses engagements financiers, pourraient être les grands perdants. Il a souligné que la principale leçon à tirer de cette situation par tous les États membres de l’Unesco était la nécessité de respecter rigoureusement la charte et les règles de procédure de l’organisation. « Il devrait en être de même pour le secrétariat de l’Unesco, qui est très réceptif à l’influence de l’Occident. C’est sur cette base que nous préconisons de développer la coopération au sein de cette principale organisation humanitaire internationale, préconisation que nous avons toujours faite et que nous continuons de faire », a conclu M. Aliaoutdinov.