Pretoria poursuivi pour n’avoir pas enquêté sur les crimes de l’apartheid

PRETORIA, 23 janvier. /TASS/. Un groupe de citoyens sud-africains a déposé une plainte devant la Haute Cour de Pretoria contre le président de la république Cyril Ramaphosa et le gouvernement du pays, exigeant de les indemniser pour les dommages causés, selon les plaignants, par l’incapacité des autorités à enquêter de manière adéquate sur les crimes politiques de l’époque de l’apartheid et à punir les responsables. Le journaliste Lukhanyo Calata, représentant du groupe, qui comprend 25 familles dont les proches ont souffert pendant l’apartheid, l’a déclaré ce jeudi.

« Les gouvernements sud-africains successifs n’ont pas puni les assassins de mon père, Fort Calata, et de beaucoup d’autres », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse. « Il est triste que nous soyons obligés d’aller au tribunal pour obtenir justice ». M. Calata a déclaré que les plaignants souhaitaient que soit révélée l’identité des hommes politiques de l’Afrique du Sud démocratique qui ont influencé la justice afin de ne pas punir les responsables des crimes de l’apartheid.

Le groupe demande la création d’une commission spéciale chargée d’enquêter sur les ingérences politiques dans les enquêtes sur les crimes commis à l’époque de l’apartheid. Les plaignants demandent également des dommages et intérêts, qu’ils estiment à 167 millions de rands (9,1 millions de dollars).

L’apartheid a été instauré dans ce qui est aujourd’hui l’Afrique du Sud en 1948 par la minorité blanche. Il a duré jusqu’en 1994. En 1996, une Commission vérité et réconciliation a été créée en vertu d’une loi spéciale. Elle a conclu que plus de 7.000 militants avaient été tués pour des raisons politiques pendant l’apartheid et que 19.000 autres avaient été victimes de graves violations des droits de l’homme. Toutefois, afin de préserver la paix dans la société sud-africaine moderne, la commission a utilisé son pouvoir d’amnistie pour les auteurs de divers délits. Personne n’a été accusé d’avoir commis l’apartheid comme forme de crime. La commission a cessé ses travaux au printemps 2003.