Johnson propose d’admettre Kiev dans l’Otan sans attendre la fin du conflit avec la Russie

LONDRES, 19 septembre. /TASS/. L’ancien premier ministre britannique (2019-2022) Boris Johnson a proposé d’admettre l’Ukraine au sein de l’Otan dans les mois à venir sans attendre la fin du conflit entre Kiev et Moscou. Dans un article d’opinion publié dans l’hebdomadaire The Spectator, il a écrit que cela pourrait se faire si le principe de défense collective n’était pas étendu à l’ensemble du territoire de l’Ukraine.

« Nous devons admettre l’Ukraine dans l’Otan maintenant, immédiatement. Il y a un moyen de le faire », estime M. Johnson. « Nous pourrions inviter l’Ukraine à adhérer à l’Otan avant la fin de la guerre. En effet, nous pourrions étendre les garanties de sécurité fondées sur l’article 5 [du traité de l’Atlantique nord] à tout le territoire ukrainien que l’Ukraine contrôle actuellement ou contrôlera lorsque la phase d’hostilités actives se terminera à la fin de l’année, tout en réaffirmant le droit inaliénable des Ukrainiens à tout le territoire de leur pays à l’intérieur des frontières de 1991 ».

Selon M. Johnson, une telle démarche permettrait de « protéger la majeure partie de l’Ukraine tout en l’aidant à reconquérir le reste de son territoire ». Selon lui, le traité de l’Atlantique Nord le permet tout à fait. Selon l’ancien premier ministre britannique, l’article 6 de ce document dispose qu’un pays peut devenir membre de l’Alliance même si les garanties de sécurité ne couvrent pas l’ensemble de son territoire. M. Johnson estime qu’en acceptant l’Ukraine dans l’Alliance, l’Occident enverra un « signal clair » au Kremlin: la Russie n’a plus sa « sphère d’influence ».

« Il est temps que [le président russe Vladimir] Poutine réalise que la Russie peut avoir un avenir glorieux et heureux, mais que, comme les Britanniques, les Russes ont définitivement rejoint le club des puissances post-impériales, et c’est en fait une bonne chose », affirme l’ancien premier ministre.

M. Johnson croit au réalisme de sa proposition, mais souligne que sa mise en œuvre dépendra de la détermination des pays de l’Otan, en particulier des États-Unis. Selon lui, le Pentagone s’y opposera, mais le républicain Donald Trump pourra vaincre l’inertie des dirigeants militaires du pays s’il devient président à l’issue des élections de novembre.

Dans son article, M. Johnson a également réitéré son soutien à l’idée d’autoriser immédiatement Kiev à utiliser des armes occidentales à longue portée pour frapper des cibles à l’intérieur du territoire russe. Il s’est dit déçu que les discussions entre le président américain, Joe Biden, et le premier ministre britannique, Keir Starmer, sur cette question « semblent n’avoir abouti à rien, du moins à ce stade ».