DOSSIER TASS. Le 15 août, la République du Congo célèbre le 64e anniversaire de son indépendance. TASS a préparé un dossier consacré à l’histoire de ce pays.
Époque précoloniale
Aux Xe-XIIIe siècles, les premiers royaumes (de Loango, Téké et du Kongo) peuplent le bassin du fleuve Congo. Dès le début du XVIIe siècle, ils commercent avec les Européens, d’abord en leur fournissant de l’acajou et de l’ivoire, mais aussi des esclaves à partir du XVIIIe siècle.
Colonie française
Les Français pénètrent dans le pays dans les années 1870, avec l’explorateur Pierre Savorgnan de Brazza. En 1882, le protectorat du Congo français s’est formé dans le bassin du fleuve Congo et de la rivière Kwilu. Les frontières définitives de cette colonie ont été fixées lors de la conférence de Berlin de 1884-1885. En 1888, le Congo et le Gabon sont réunis en une seule colonie sous le nom de Gabon-Congo, mais à partir de 1910, le Congo, ayant le statut de colonie distincte, est l’un des quatre États de l’Afrique-Équatoriale française (AEF), avec Brazzaville comme capitale.
En 1947, le Congo a reçu le statut de territoire d’outre-mer et une Assemblée territoriale élue a été mise en place. Les années 1940-1950 ont été marquées par la naissance du mouvement de libération national. Les premiers partis politiques de la population indigène ont été fondés: le Parti progressiste congolais (1945), l’Union démocratique de défense des intérêts africains (UDDIA, 1956) et le Mouvement socialiste africain (1957).
Le 28 novembre 1958, le Congo a reçu le statut de République autonome au sein de la Communauté française.
Indépendance
Le 15 août 1960, le Congo accède à l’indépendance sous l’appellation officielle de République du Congo. Le leader de l’UDDIA, Fulbert Youlou, orienté vers la coopération avec la France, est élu premier président. En août 1963, sur fond d’importantes protestations de l’armée, d’étudiants et de syndicats, Youlou a été obligé de démissionner. Les nouvelles autorités, avec le président Alphonse Massamba-Débat et le premier ministre Pascal Lissouba à la tête, ont misé sur le développement non capitaliste du Congo.
Le 5 août 1968, le pouvoir est passé au Conseil national de la révolution, dirigé par le capitaine Marien Ngouabi. En décembre 1969, un congrès fondateur du Parti congolais du travail (PCT) s’est tenu. Le parti s’est donné pour but de construire le socialisme. L’État a été rebaptisé République populaire du Congo (en juin 1991, l’ancien nom lui a été rendu). En 1973, une nouvelle Constitution a été adoptée par référendum, établissant le rôle dirigeant du PCT.
Le 18 mars 1977, Ngouabi a été assassiné et le pouvoir est passé au comité militaire du parti, dirigé par le général Joachim Yhombi-Opango. En 1979, le congrès du PCT a élu Denis Sassou-Nguesso à la présidence du pays. Il a occupé ce poste jusqu’en 1992.
Lors du quatrième congrès du PCT en décembre 1990, un programme social-démocrate modéré a été adopté. En 1991, une conférence nationale a eu lieu avec la participation de représentants de divers partis d’opposition, ce qui a marqué le début des réformes démocratiques. Le 15 mars 1992, une nouvelle Constitution est adoptée lors d’un référendum et le 16 août, Pascal Lissouba a remporté la présidentielle démocratique.
La rivalité pour le pouvoir entre les partis politiques nouvellement formés a provoqué une crise politique en 1993, laquelle a dégénéré en émeutes et pillages de nature interethnique. En juin-octobre 1997, des affrontements entre les groupes armés de partisans du président Lissouba et du chef du PCT, Sassou-Nguesso, se sont soldés par une guerre civile. En octobre 1997, Sassou-Nguesso a pris le pouvoir dans le pays et a formé un gouvernement d’union nationale. En janvier 1998, une conférence sur l’unification et la réconciliation nationale s’est déroulée, à l’issue de laquelle une période de transition de trois ans a été établie, jusqu’à la tenue d’élections générales, ainsi qu’un parlement provisoire (Conseil national de transition) a été mis en place.
Conformément à la nouvelle Constitution, approuvée par référendum en janvier 2002, la présidentielle a été organisée en mars de la même année. Sassou-Nguesso en est sorti vainqueur (réélu en 2009, 2016 et 2021). Lors des élections législatives de 2007, le PCT a remporté la majorité des sièges au parlement. En 2015, une nouvelle Constitution a été adoptée, réduisant la durée du mandat présidentiel de sept à cinq ans, mais augmentant leur nombre possible de deux à trois. Le 22 juin 2018, la République du Congo est officiellement devenue le quinzième pays membre de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep).