Le GAFI n’inscrira pas Moscou sur sa liste noire afin d’éviter la désintégration du groupe

PARIS, 18 octobre. /TASS/. L’économiste et universitaire français Jacques Sapir, directeur de l’Ecole supérieure des sciences sociales de Paris, estime que le Groupe d’action financière (GAFI) ne mettra pas la Russie sur la liste noire, car une telle décision discréditerait l’organisation et la menacerait de désintégration. Il a exprimé cette opinion lors d’une conversation avec un correspondant de TASS.

« L’idée de politiser le GAFI n’inscrira pas Moscou sur sa liste noire afin d’éviter la désintégration du groupe est une très mauvaise idée. Je ne crois pas qu’elle aboutisse et surtout j’espère qu’elle n’aboutira pas car, dans le cas contraire, cela discréditerait le GAFI et ce serait une très mauvaise nouvelle », a noté l’expert.

« Le monde a besoin d’un organisme comme le GAFI, et d’un organisme qui se base sur des faits et non sur l’idéologie et la Politique », a précisé l’économiste.

Selon lui, la plupart des pays n’appliqueraient guère les décisions du GAFI concernant la Fédération de Russie.

L’édition européenne du journal Politico a rapporté mardi que le GAFI examinerait à nouveau la question de l’inclusion de la Russie dans la liste noire de l’organisation la semaine prochaine. La publication rappelle que le pays pouvait être ajouté à la liste non seulement sur la base de soupçons de blanchiment d’argent, mais aussi, par exemple, sur la base d’accusations liées au financement du développement et de la prolifération d’armes de destruction massive. Une telle décision, souligne Politico, requiert le consensus de tous les membres du groupe, qui compte une quarantaine d’États, dont le Brésil, la Chine, l’Inde, l’Arabie saoudite et l’Afrique du Sud.

La liste noire du GAFI comprend des États « présentant de graves lacunes stratégiques dans la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme ». Ces pays se voient attribuer un niveau de risque élevé. L’Ukraine a tenté en vain de faire inscrire la Russie sur les listes noire ou grise du GAFI depuis 2022.

Photo Anton Novoderezhkin/TASS