L’intérêt d’Ankara pour les Brics prouve son désir de diminuer sa dépendance de l’Occident

ISTANBUL, 9 septembre. /TASS/. L’intérêt que démontre la Turquie envers les Brics reflète des changements stratégiques dans sa politique étrangère. Ankara considère cette organisation comme une plateforme pour diversifier ses unions économiques et diminuer la dépendance de l’Occident. C’est ce que rapporte le journal Star.

L’agence Bloomberg a précédemment annoncé que les autorités turques avaient postulé il y a quelques mois pour adhérer aux Brics. Selon l’agence, la question de l’extension de l’association peut être considérée au sommet à Kazan, au Tatarstan, prévu pour les dates du 22 à 24 octobre et auquel le dirigeant turc Recep Tayyip Erdogan est invité. Le conseiller du président russe Iouri Ouchakov a confirmé la semaine dernière que la Turquie avait soumis une demande aux Brics et qu’elle serait examinée.

Star indique que l’adhésion de la Turquie aux Brics va créer « une dynamique compliquée à l’Otan » dont elle est une des plus anciennes participantes. « L’intérêt de la Turquie envers les Brics reflète son insatisfaction par l’état actuel des relations au sein de l’Otan, où elle se sent souvent mise au deuxième plan ou est en conflit avec d’autres membres de l’Alliance sur des questions clés telles que les achats militaires, la sécurité régionale et l’unité politique. Cela pourrait servir d’avertissement à l’Otan sur la nécessité de prendre en compte les préoccupations de la Turquie et de collaborer plus étroitement avec elle pour unifier l’Alliance face aux défis mondiaux croissants », souligne l’édition.

En général, selon le journal, les calculs stratégiques de la Turquie face aux Brics sont dus à plusieurs facteurs clés. Tout d’abord, Ankara considère les Brics en tant que plateforme pour étendre son influence économique, surtout sur les marchés non-occidentaux. La Turquie espère également que l’adhésion aux Brics va renforcer ses positions géopolitiques et permettre d’interagir plus activement dans les domaines de la sécurité énergétique, du développement de l’infrastructure et de la stabilité régionale avec des puissances mondiales de premier plan telles que la Chine, la Russie et l’Inde. En outre, la Turquie voit dans les Brics la possibilité de mettre en œuvre une des directions principales de sa stratégie étrangère, à savoir de devenir un pont entre l’Orient et l’Occident et d’utiliser sa position géopolitique unique pour influer sur la politique mondiale.

De plus, il est noté que sa déception par le processus d’intégration européenne de plusieurs années a influencé la décision de la Turquie de rejoindre les Brics. Selon le journal, le groupe des Brics avec son influence économique croissante propose à la Turquie une alternative attractive.