La guerre civile au Soudan s’aggrave, alerte une commission de l’ONU

GENÈVE, 17 juin /TASS/. La guerre civile qui déchire le Soudan s’intensifie, avec de lourdes conséquences pour de nombreux civils pris dans les zones de conflit. C’est ce qu’indique un rapport présenté à Genève par la Mission internationale indépendante d’établissement des faits des Nations unies pour le Soudan.

Selon le document, les deux camps ont de plus en plus recours à des armes lourdes dans des zones habitées. La commission souligne qu’aux abords d’El Facher, capitale du Darfour du Nord, des civils ont été attaqués, arrêtés ou tués, tandis que des combattants des Forces de soutien rapide (FSR) incendiaient et pillaient des localités.

Par ailleurs, dans les zones reprises par l’armée soudanaise comme Khartoum, Al-Jazirah et Sennar, une vague de violences massives a été enregistrée entre fin 2024 et la mi-2025.

« Des personnes soupçonnées de soutenir les FSR, notamment des défenseurs des droits humains, des professionnels de santé et des humanitaires, ont été arrêtées arbitrairement, torturées et, dans certains cas, exécutées », rapportent les experts de la mission. Ils alertent également sur la forte augmentation des violences sexuelles et sexistes, des enlèvements et des mariages forcés, surtout dans les camps de déplacés contrôlés par les FSR.

Face à cette situation, la mission appelle la communauté internationale à imposer un embargo sur les livraisons d’armes au Soudan et à veiller à ce que les auteurs de violations graves des droits humains soient traduits en justice.

Le conflit s’est aggravé en avril 2023 à la suite de tensions entre le président du Conseil de souveraineté, le général Abdel Fattah al-Burhan, et le chef des FSR, Mohamed Hamdan Dagalo. Les affrontements, déclenchés à Merowe et Khartoum, se sont rapidement étendus à d’autres régions du pays.

D’après diverses estimations, la guerre aurait déjà fait entre 20.000 et 130.000 morts. Des dizaines de milliers de personnes ont été blessées et des centaines de milliers ont dû fuir leur domicile.