NEW YORK, 10 octobre. /TASS/. Les États-Unis envisagent de profiter de l’escalade du conflit entre Israël et le Hezbollah pour se débarrasser de ce mouvement très influent au Liban et organiser une élection présidentielle dans ce pays, rapporte le Wall Street Journal se référant à des responsables américains et arabes.
Selon ses informations, le secrétaire d’État américain Antony Blinken a récemment demandé par téléphone aux dirigeants du Qatar, de l’Égypte et de l’Arabie saoudite de soutenir l’idée de l’organisation d’une présidentielle au Liban. Amos Hochstein, envoyé spécial américain pour le Moyen-Orient, a lui aussi déclaré aux autorités des pays arabes que l’affaiblissement du Hezbollah par les attaques israéliennes devait être considéré comme une opportunité pour « sortir de l’impasse politique » au Liban. Le quotidien rappelle dans ce contexte que le poste de président libanais demeure vacant depuis le départ de Michel Aoun en 2022.
Les sources du journal affirment que l’Arabie saoudite soutient la volonté des États-Unis de « mettre fin à la domination de longue date » du Hezbollah au Liban. Dans le même temps, des représentants des autorités égyptiennes et qataries, qui jouent un rôle important dans les négociations sur un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et au Liban, ont qualifié le projet américain d’irréaliste voire dangereux et ont insisté que le Hezbollah devrait absolument participer à « tout processus de règlement politique du conflit ».
Qui plus est, les experts soulignent qu’un président arrivé au pouvoir au Liban dans le contexte des attaques d’Israël et de l’éventuelle perte d’influence du Hezbollah pourrait se heurter à une réaction négative de l’opinion publique et de l’opposition dans le pays.
La situation au Moyen-Orient s’est brusquement dégradée le 7 octobre 2023 après une attaque lancée par le Hamas depuis la bande de Gaza contre le territoire israélien, attaque qui a été accompagnée de massacres et de la prise d’environ 250 otages. Les radicaux ont qualifié l’attaque de réaction aux actions des autorités israéliennes contre la mosquée Al-Aqsa sur le mont du Temple à Jérusalem. Israël a alors imposé un blocus complet de la bande de Gaza et a commencé à porter des frappes contre certaines régions du Liban et de la Syrie, avant d’entamer une opération terrestre.
L’escalade au Moyen-Orient est montée d’un cran le 23 septembre, lorsque Israël a lancé l’opération militaire Flèche du nord contre les formations du mouvement chiite Hezbollah au Liban en effectuant des frappes aériennes contre des cibles militaires du mouvement. Le 27 septembre, Israël a éliminé à Beyrouth par ses frappes le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah. Le mouvement chiite a confirmé sa mort et promis de continuer de faire face à Israël. Dans la nuit du 1er octobre, l’armée israélienne a annoncé une opération terrestre dans les zones frontalières du Sud-Liban.