BRUXELLES, 31 mars. /TASS/. Le bloc conservateur de l’Union chrétienne-démocrate et de l’Union chrétienne-sociale (CDU/CSU) ainsi que le Parti social-démocrate d’Allemagne (SPD) prévoient d’exiger que la direction de l’Union européenne prive de droit de vote et de financement les États qui violent les principes fondamentaux de la communauté.
« Les instruments existants de protection – allant des enquêtes sur les violations et suspensions de paiements des fonds de l’UE jusqu’à la suspension des droits d’adhésion, y compris le droit de vote au Conseil de l’UE – doivent être appliqués de manière bien plus cohérente qu’auparavant », est-il indiqué dans le projet d’accord de coalition dont le texte est cité par l’édition européenne Politico.
Il est noté que le document ne cite pas les pays concrets à l’encontre desquels le bloc allemand propose d’introduire des restrictions, mais selon le journal, la Hongrie pourrait être un des pays concernés. Afin de contourner le droit de veto hongrois, le futur gouvernement allemand « plaide pour une extension du droit de vote à la majorité qualifiée au sein du Conseil de l’UE, en particulier sur certaines questions de politique étrangère commune et de politique de sécurité, y compris l’imposition de sanctions ». Cela permettrait de prendre des décisions sans approbation de la Hongrie.
Par ailleurs, le bloc CDU/CSU et le SPD ont promis d’être plus actifs sur la scène européenne via le Triangle de Weimar – alliance informelle entre la France, l’Allemagne et la Pologne – ce que le gouvernement précédent du chancelier allemand Olaf Scholz ne faisait pas.
Budapest a à plusieurs reprises exprimé son désaccord avec la politique de sanctions de l’UE, car elle n’a pas atteint son objectif, à savoir n’a pas entraîné un changement de politique de la Russie, mais n’a que nui à l’économie de l’Europe elle-même. La Hongrie a obtenu des exemptions d’un certain nombre de sanctions à l’encontre de la Russie, notamment dans le domaine des livraisons de pétrole et de gaz, mais elle a voté en général en faveur des mesures restrictives se référant à la solidarité avec ses alliés.
Le 23 février, des élections législatives anticipées ont eu lieu en Allemagne. Selon les données officielles préliminaires fournies par la Commission électorale fédérale, la CDU/CSU l’a emporté avec 28,6% des voix. Pour la première fois de son histoire, l’Alternative pour l’Allemagne (AfD) est arrivée en deuxième position, doublant le nombre de voix par rapport aux élections de 2021 et obtenant 20,8% des suffrages. Le SPD du chancelier Olaf Scholz n’arrive qu’en troisième place. Il a été soutenu par 16,4% des électeurs, soit un tiers de moins qu’en 2021. Il s’agit du pire résultat pour les sociaux-démocrates dans l’histoire du parti. Viennent ensuite les Verts et Die Linke. 11,6% et 8,8% des électeurs ont respectivement voté pour eux.