Revue de presse Russie – Service d’information TASS
L’ambassade du Vietnam en Russie a déclaré à Izvestia que le pays s’interrogeait sur son adhésion aux Brics et le format de sa participation à cette association. Dans le même temps, la mission diplomatique n’a pas confirmé la présentation d’une demande d’adhésion, bien que le ministre sud-africain des Affaires étrangères ait précédemment dévoilé une liste de pays ayant officiellement déclaré leur souhait d’adhérer aux Brics, parmi lesquels figurait le Vietnam. Par ailleurs, Hanoï n’a pas encore reçu d’invitation au sommet du groupe, qui se tiendra en octobre 2024 sous la présidence de la Russie. Auparavant, le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a déclaré que non seulement les membres à part entière de l’association, mais aussi les partenaires des Brics étaient les bienvenus à ce sommet à Kazan.
Le fait que le Vietnam n’ait pas encore formalisé son intérêt pour le groupe témoignerait de la volonté de Hanoï de maintenir l’équilibre politique, même si les Brics réunissent des pays uniquement sur la base d’intérêts économiques. D’une part, la Chine est le premier partenaire commercial du Vietnam. D’autre part, les États-Unis considèrent Hanoï comme quasiment leur premier allié dans la région dans le contexte de la confrontation avec la Chine. Les avantages de la coopération bilatérale pourraient ainsi primer sur ceux de l’adhésion aux Brics.
« Les États-Unis ont déjà créé 60.000 emplois au Vietnam. Ce que les Américains offrent aujourd’hui au Vietnam, les Brics ne peuvent pas l’offrir. Ce que les Brics peuvent offrir, la Chine peut l’offrir, ainsi que la Russie, mais dans une moindre mesure que la Chine », fait remarquer Alexandre Savtchenko de l’Académie russe de l’économie nationale et du service public, soulignant que si, pour la Russie, tout partenaire est bienvenu, l’élargissement des Brics est un processus compliqué d’un point de vue politique et économique. Quant à savoir qui exactement sera inclus dans l’association, il s’agit toujours d’un choix très individuel et conjoncturel.
En 2023, la croissance du PIB du Vietnam était d’environ 5%, ce qui est l’un des taux les plus élevés en Asie du Sud-Est, rappelle Ekaterina Zakliazminskaïa de l’Institut de la Chine et de l’Asie contemporaine de l’Académie des sciences de Russie. Le Vietnam peut désormais jouer le rôle de plateforme industrielle, ce qui est particulièrement important également pour la Chine. Quant à la Russie, Hanoï coopère activement avec elle dans le domaine de l’exploitation des ressources naturelles.