MOSCOU, 24 août. /TASS/. Plus de 13.000 Ukrainiens ont été arrêtés depuis le début de l’année 2025 pour avoir tenté de fuir illégalement le pays, a déclaré le porte-parole de la police ukrainienne des frontières, Andreï Demtchenko, à la chaîne YouTube News Live.
Selon lui, les tentatives de franchissement illégal de la frontière ont connu une forte hausse ces derniers jours.
Pour rappel, le 20 août, un projet de loi prévoyant jusqu’à trois ans de prison pour tentative de franchissement illégal de la frontière a été soumis au parlement ukrainien. Le texte prévoit des amendes allant de 51.000 à 170.000 hryvnias (environ de 1.000 à 3.500 euros) ou une peine d’emprisonnement pouvant atteindre trois ans en cas de franchissement illégal, de faux et usage de faux ou d’atteinte aux infrastructures frontalières. D’après le texte, les personnes revenant volontairement en Ukraine pourront cependant échapper à des poursuites judiciaires. Des « conséquences juridiques » sont également prévues pour les militaires dépassant les délais autorisés de séjour à l’étranger. Actuellement, la législation ukrainienne ne sanctionne l’infraction que par une amende maximale d’environ 180 euros ou par une rétention administrative de quinze jours.
Depuis février 2022, la mobilisation générale a été prorogée à plusieurs reprises en Ukraine. Initialement, elle concernait les hommes âgés de 27 à 60 ans. En avril 2024, l’âge minimum a été abaissé à 25 ans. Le 18 mai 2024, une loi durcissant les règles de mobilisation est entrée en vigueur. Selon des experts ukrainiens, ce durcissement a favorisé la corruption dans les bureaux de recrutement et les commissions médicales, tout en alimentant un marché de services organisant des départs illégaux. Le 8 février 2025, Vladimir Zelenski a annoncé des contrats spéciaux pour les hommes en dessous de l’âge de mobilisation, et le 11 février, le ministère ukrainien de la Défense a lancé le recrutement de contractants âgés de 18 à 24 ans. Des hommes se font arrêter en pleine rue pour être envoyés au front. Des vidéos d’actes de violence de la mobilisation forcée sont régulièrement diffusées sur les réseaux sociaux ukrainiens, tandis que les hommes en âge de servir dans l’armée tentent par divers moyens – parfois au péril de leur vie – de quitter le pays.