BUDAPEST, 4 septembre. /TASS/. Bruxelles mène dans les Balkans occidentaux la même politique vouée à l’échec qu’en Ukraine, utilisant comme outils les sanctions, les menaces et les leçons. C’est l’opinion exprimée par le ministre hongrois des Affaires étrangères et du Commerce, Péter Szijjarto.
« Les politiciens européens appliquent dans les Balkans occidentaux la même tactique qui a échoué dans le cas de l’Ukraine: leçons, menaces, sanctions », a écrit le chef de la diplomatie sur sa page du réseau social X suite à une rencontre avec le président de la République serbe de Bosnie Milorad Dodik. Il a noté que son pays adoptait une approche différente envers les États de la région, respectant leurs dirigeants élus et leur souveraineté nationale.
Conformément à la Constitution proposée dans l’Accord-cadre général pour la paix (Accords de Dayton), la Bosnie-Herzégovine est composée de deux entités: la Fédération de Bosnie-Herzégovine musulmano-croate (environ 51% du territoire) et la République serbe (environ 49%), ainsi que du district de Brcko. Le système de gouvernance assure une représentation proportionnelle des trois peuples constitutifs: les Bosniaques (Slaves islamisés), les Serbes (orthodoxes) et les Croates (catholiques).
La Bosnie-Herzégovine est de jure administrée par un haut représentant de la communauté internationale, une fonction créée par les accords de Dayton. Celui-ci est nommé par le comité directeur du Conseil de mise en œuvre de la paix en Bosnie-Herzégovine, après validation par le Conseil de sécurité de l’ONU. Toutefois, en mai 2021, les ambassadeurs du comité directeur ont nommé unilatéralement le diplomate allemand Christian Schmidt, sans l’aval du Conseil de sécurité, ce qui explique le rejet de sa légitimité par la République serbe, la Russie et la Chine.
La Commission électorale centrale de Bosnie-Herzégovine a pris le 6 août la décision de mettre fin aux pouvoirs de Milorad Dodik en lien avec la condamnation prononcée à son encontre et d’organiser des élections anticipées en République serbe. Auparavant, la Chambre d’appel de la Cour de Bosnie-Herzégovine avait confirmé le jugement de première instance condamnant le dirigeant de l’entité à une peine d’un an de prison et à une interdiction de six ans d’exercer une activité politique pour avoir ignoré les décisions de Christian Schmidt. Par la suite, la peine de prison a été remplacée par une amende. En réponse, M. Dodik a annoncé l’organisation d’un référendum sur la confiance aux autorités de la République serbe de Bosnie.
Le vote aura lieu le 25 octobre. Selon M. Dodik, les habitants de l’entité seront interrogés sur leur soutien à l’adoption des décisions clés en Bosnie-Herzégovine par M. Schmidt. Le président de la République serbe a également exprimé sa volonté d’organiser un vote sur l’autonomie de l’entité en cas de nouvelles pressions sur les Serbes de Bosnie.