Le Soudan dépose une plainte auprès de l’ONU, accusant les ÉAU d’envoyer des mercenaires

NAIROBI, 6 septembre. /TASS/. Le Soudan a déposé une plainte officielle auprès du Conseil de sécurité de l’ONU, accusant les Émirats arabes unis (ÉAU) d’envoyer des centaines de mercenaires colombiens pour participer au conflit aux côtés des Forces de soutien rapide (FSR). C’est ce qu’a rapporté le journal Sudan Tribune.

Selon la source, la plainte signée par le représentant permanent du Soudan auprès de l’ONU, Al-Harith Idris, a été distribuée aux membres du Conseil de sécurité de l’ONU par son président, le chargé d’affaires par intérim de la République de Corée auprès de l’ONU, Kim Sang-jin. Le document de six pages est accompagné de 13 annexes contenant les preuves présumées.

Dans la lettre, les ÉAU sont accusés d’intervenir directement dans le conflit en cours dans le pays en recrutant, finançant et envoyant des centaines de mercenaires colombiens, ce qui, selon la partie soudanaise, constitue une « violation grave de la souveraineté du Soudan » et une « menace directe pour la paix et la sécurité régionales ».

Selon les documents fournis, de 350 à 380 mercenaires colombiens, principalement des militaires à la retraite, ont été recrutés par l’intermédiaire de sociétés de sécurité privées émiraties telles que Global Security Services Group et International Services Agency. D’après les autorités soudanaises, beaucoup d’entre eux ont été convaincus qu’ils travailleraient dans le domaine de la sécurité aux ÉAU, mais ont été envoyés combattre au Soudan. Le document affirme qu’au moins 73 civils ont été tués par les mercenaires entre le 22 janvier et le 11 février de cette année. Une attention particulière est portée à l’utilisation par ces derniers d’armes interdites, notamment des munitions au phosphore blanc, à la formation d’enfants soldats et au trafic de ressources naturelles.

Compte tenu de ces éléments, le Soudan a appelé le Conseil de sécurité à enquêter sur l’affaire, à traduire tous les responsables en justice et à déclarer les FSR comme un groupe terroriste. Les ÉAU ont précédemment nié les accusations de soutien militaire à des groupes quelconques au Soudan.

La situation au Soudan s’est aggravée en avril 2023 en raison de différends entre le président du Conseil souverain (organe dirigeant intérimaire du pays), le commandant de l’armée Abdel Fattah al-Bourhan, et le chef des FSR, Mohammed Hamdan Dogolo. Les affrontements qui ont commencé à Khartoum se sont rapidement étendus à d’autres régions du pays. En raison de ce conflit, des dizaines de milliers de personnes ont été tuées, et environ 15 millions de Soudanais ont été forcés de quitter leurs foyers. La situation est compliquée par les flambées de maladies telles que le choléra, le manque de services de santé, les catastrophes naturelles et l’absence d’accès à l’aide humanitaire.