La Somalie condamne la livraison d’armes par l’Éthiopie au Jubaland non reconnu

NAIROBI, 9 décembre. /TASS/. Les autorités somaliennes ont condamné la fourniture d’armes par l’Éthiopie à Kismayo, capitale de l’État du Jubaland, dans le sud de la Somalie. C’est ce qu’a rapporté l’agence de presse somalienne Sona en se référant au vice-ministre somalien de l’Information, de la Culture et du Tourisme, Abdirahman Yusuf al-Adala.

Selon l’agence, les avions éthiopiens transportaient non seulement des armes, mais aussi des responsables du Jubaland, dont l’ancien vice-président Mahmoud Saïd Adam.

En septembre, les autorités somaliennes ont accusé l’Éthiopie de fournir des armes à une autre région semi-autonome, le Puntland.

Le 28 novembre, les autorités de la région semi-autonome du Jubaland ont déclaré qu’elles rompaient leurs liens avec le gouvernement fédéral somalien à Mogadiscio. Auparavant, un tribunal de Mogadiscio avait émis un mandat d’arrêt à l’encontre du président réélu du Jubaland non reconnu, Ahmed Islam Mohamed alias Madobe, accusé de porter atteinte à la souveraineté nationale, et avait déployé des forces spéciales dans l’État.

M. Madobe, autrefois considéré comme un associé du président somalien Hassan Sheikh Mohamud, a remporté les élections à la tête du Jubaland pour la troisième fois consécutive. Il a refusé de suivre l’orientation actuelle du président, qui consiste à passer à des élections directes et à limiter le nombre de mandats. Dans un discours prononcé après son élection, il a déclaré que le président menait le pays à la guerre civile. Le gouvernement central avait espéré reporter l’élection du chef du Jubaland à 2025 afin d’avoir le temps d’introduire le suffrage universel direct dans tout le pays avant cette date.

La République fédérale de Somalie compte cinq régions semi-autonomes – Galmudug, Jubaland, Puntland, Hirshabelle et Sud-Ouest – et un gouvernement central siégeant dans la capitale Mogadiscio. Une sixième région, le Somaliland, qui a introduit le vote direct, a proclamé son indépendance en 1991 mais n’est pas reconnue par la communauté internationale.