Rwanda: l’opposante Victoire Ingabire a été arrêtée après son témoignage à un procès

NAIROBI, 20 juin. /TASS/. La justice rwandaise a arrêté la figure de l’opposition Victoire Ingabire après son témoignage devant un tribunal dans un procès pour haute trahison. C’est ce qu’a rapporté le journal ougandais Nile Post.

Selon ce média, « le Bureau d’enquête du Rwanda (RIB) a agi sur instruction du parquet pour ouvrir une enquête sur Ingabire conformément à une décision de la Haute Cour [de Kigali] dans l’affaire du journaliste Théoneste Nsengimana, Sylvain Sibomana et autres, de sorte qu’elle peut également être jugée ».

Les autorités allèguent qu’Ingabire et ses coaccusés (jugés pour avoir fait circuler le livre d’un écrivain serbe « Comment faire tomber un dictateur quand on est seul, tout petit et sans armes), sont impliqués dans la formation d’un groupe criminel et dans la planification d’activités visant à inciter au désordre public.

Lors de son témoignage la veille au procès à Kigali de neuf personnes accusées, Mme Ingabire, qui dirige le parti non reconnu par les autorités Développement et liberté pour tous, a confirmé qu’elle connaissait la plupart des personnes impliquées dans l’affaire, mais a rejeté les accusations de complot pour renverser le gouvernement. Elle a particulièrement souligné qu’elle ne pouvait mener aucune activité politique, puisque son parti n’est pas enregistré et n’existe pas légalement.

Il faut rappeler que Mme Ingabire est connue pour être une voix critique du président Paul Kagame. En 2012, elle avait été condamnée à dix ans de prison pour « conspiration contre les autorités par le terrorisme et la guerre » et « négation du génocide ». En septembre 2018, elle avait été graciée par le président au bout de huit ans d’incarcération, mais a été soumise à des restrictions de voyage à l’étranger. En tant que personne condamnée, cette figure de l’opposition a également perdu son droit de participer aux élections. En mars 2024, elle a demandé une réhabilitation juridique pour pouvoir participer à la présidentielle du 15 juillet 2024, mais la Cour suprême a rejeté son recours tout en confirmant l’interdiction de quitter le territoire rwandais.