Recours judiciaire contre les autorités d’Eswatini pour l’accueil de déportés américains

PRETORIA, 14 août. /TASS/. Une action en justice visant à faire annuler l’accord conclu entre les États-Unis et le Royaume d’Eswatini, qui prévoit l’accueil par ce dernier de citoyens de pays tiers déportés par les autorités américaines, a été déposée auprès de la Haute Cour du pays africain. Selon l’agence AFP, la plainte émane de trois organisations humanitaires non gouvernementales d’Eswatini.

« Les conditions de cet accord suscitent de vives inquiétudes quant à l’abus de pouvoir exécutif, au respect des droits de l’homme et à la sécurité nationale », indique le texte de la plainte. Les plaignants estiment que l’accord avec les États-Unis constitue une violation de la Constitution du royaume, puisqu’il n’a jamais été soumis à l’examen du parlement national.

Cinq personnes, condamnées ou récemment libérées après avoir purgé des peines pour crimes graves, ont été transférées en Eswatini en juillet. D’après les représentants des organisations à l’origine de l’action en justice, les déportés, originaires du Vietnam, du Yémen, du Laos, de Cuba et de la Jamaïque, sont détenus dans des cellules individuelles de la prison à régime strict d’Eswatini.

Le gouvernement sud-africain a également exprimé son inquiétude face à l’arrivée de ces personnes. Le ministère sud-africain des Affaires étrangères a déclaré que Pretoria était profondément préoccupée par la présence, sur le territoire de ce pays voisin, de personnes déportées des États-Unis.

Eswatini est l’un des trois pays africains à avoir conclu cette année des accords avec Washington pour accueillir des citoyens de pays tiers expulsés des États-Unis. Les deux autres sont le Soudan du Sud et le Rwanda. Les États-Unis transfèrent vers l’Afrique des étrangers ayant purgé des peines pour crimes graves ou récemment libérés de prison. Le nombre total de déportés des États-Unis vers l’Afrique n’est pas officiellement communiqué.