Raid à l’ambassade à Quito: l’Équateur est allé trop loin, estime Mexico

LA HAYE, 30 avril. /TASS/. Les autorités équatoriennes sont allées trop loin en attaquant l’ambassade du Mexique à Quito. C’est ce qu’a affirmé le représentant mexicain Alejandro Celorio Alcantara à la Cour internationale de justice (CIJ) à La Haye.

« En droit international, il y a des limites à ne pas franchir, a-t-il déclaré. Malheureusement, l’Équateur les a franchies. Les actions de l’Équateur ont également créé un précédent inquiétant qui a des répercussions pour l’ensemble de la communauté internationale. »

Le représentant du Mexique a rappelé que la CIJ avait déjà reconnu dans une autre affaire que l’inviolabilité des locaux diplomatiques était protégée par la convention de Vienne de 1961 sur les relations diplomatiques. « Cette convention est contraignante pour les deux parties au présent différend, a-t-il souligné. Par conséquent, par ses actions, l’Équateur a violé l’un des principes fondamentaux régissant les relations entre les États. »

Le Mexique a entamé une procédure contre l’Équateur devant la CIJ le 11 avril dernier. Dans sa plainte, le pays affirme qu’une quinzaine de membres des forces spéciales équatoriennes ont pénétré de force et sans autorisation dans l’enceinte de l’ambassade le 5 avril, ont capturé l’ancien vice-président équatorien Jorge Glas et l’ont emmené dans une voiture. Plus tôt le même jour, les autorités mexicaines ont fait savoir qu’il avait obtenu l’asile politique. L’homme politique, réfugié dans la mission diplomatique depuis le 17 décembre 2023, est jugé dans son pays d’origine pour corruption. Mexico affirme que des diplomates ont été blessés au cours du raid et considère que ces actes constituent une violation des droits internationaux du pays ainsi que des principes fondamentaux sur lesquels repose le système juridique international. Le Mexique a donc l’intention de demander la suspension de l’adhésion de l’Équateur à l’ONU et des dommages-intérêts pour le préjudice causé.

En outre, le Mexique a demandé des mesures provisoires, qui font l’objet d’audiences les 30 avril et 1er mai. Il exige notamment que le gouvernement équatorien prenne immédiatement les mesures nécessaires pour assurer la protection et la sécurité des locaux diplomatiques, des biens et des archives, et qu’il s’abstienne de toute action susceptible d’aggraver ou d’étendre les contradictions entre les deux pays.

Le 29 avril, l’Équateur a introduit une action reconventionnelle contre le Mexique, demandant à la Cour de constater que le Mexique avait violé le traité américain de règlement pacifique de 1948: selon l’Équateur, les actions de Mexico constituent un abus flagrant des locaux de la mission diplomatique. L’Équateur accuse également le Mexique d’accorder illégalement l’asile politique à Glas et de s’ingérer dans les affaires intérieures du pays.

Photo Gobierno de México