NEW YORK, 4 août. /TASS/. La Chine restreint ses exportations de minéraux critiques destinés aux fabricants d’armement occidentaux, provoquant des retards de production et contraignant les entreprises du secteur à rechercher des sources alternatives de matières premières. C’est ce qu’a rapporté dimanche le Wall Street Journal (WSJ).
D’après ce dernier, ces restrictions ont contraint une entreprise fournissant des composants pour drones à l’armée américaine à retarder ses livraisons de deux mois. Le prix de certains matériaux essentiels à l’industrie de défense a été multiplié par cinq, voire plus. Dans un cas, le coût du samarium, utilisé dans les moteurs de chasseurs, a été multiplié par soixante, ce qui entraîne une hausse significative des prix des systèmes d’armement.
Le WSJ souligne que cette situation met en évidence la dépendance de l’industrie militaire américaine vis-à-vis des exportations chinoises, dans un contexte de tensions croissantes entre les deux pays. Pékin domine en effet la production de nombreux minéraux stratégiques, et fournit environ 90% des terres rares utilisées dans le monde, notamment dans la microélectronique, les moteurs de drones et les systèmes de guidage de missiles.
Certaines entreprises ont déjà annoncé une possible réduction de leur production. Le PDG de la société américaine de défense Leonardo DRS, Bill Lynn, a ainsi déclaré que son entreprise manquait de germanium et qu’un rétablissement du flux de matières premières serait nécessaire d’ici la seconde moitié de 2025 pour garantir le respect des délais.
En réponse, le Pentagone a exigé de ses sous-traitants qu’ils cessent, d’ici 2027, d’acheter des aimants contenant des terres rares d’origine chinoise. Le département américain de la Défense a également commencé à accorder des subventions et à investir des centaines de millions de dollars dans des entreprises américaines et alliées afin de développer la production de minéraux critiques en Occident.