Les Pays-Bas restitueront au Nigeria 119 bronzes volés par les colonisateurs britanniques

HARARE, 19 juin. /TASS/. Le Nigeria et les Pays-Bas ont conclu un accord portant sur la restitution de 119 artefacts saisis et illégalement exportés par les forces coloniales britanniques. Il s’agit des célèbres bronzes du Bénin: de fines plaques réalisées par des maîtres fondeurs et autrefois conservées dans le palais royal du royaume du Bénin, situé dans l’actuel Nigeria, rapporte l’agence NAN.

L’accord a été signé par le ministre néerlandais de l’Éducation, de la Culture et des Sciences, Eppo Bruins, et par le directeur général de la Commission nationale des musées et monuments du Nigeria, Olugbile Holloway. Le retour des objets est prévu plus tard cette année. Selon Olugbile Holloway, « le retour en provenance des Pays-Bas représentera la restitution directe la plus importante d’objets du Bénin liés à l’expédition punitive britannique de 1897 ». Jusqu’à présent, ces pièces étaient conservées au musée national d’ethnologie de Leyde et dans les collections municipales de Rotterdam.

Les bronzes du Bénin désignent un vaste ensemble de plaques, plus de 1.000 au total, réalisées selon la technique de la cire perdue. Ils furent découverts par les troupes coloniales britanniques lors du pillage du palais royal du royaume du Bénin. À l’époque moderne, un État voisin du Nigeria, le Dahomey, a même été renommé en hommage à ce royaume. Près de 200 pièces furent saisies par les forces coloniales britanniques, avant d’être dispersées dans des collections privées ou exposées au British Museum.

Premiers témoignages de la culture africaine à avoir été découverts par les Européens, les bronzes du Bénin sont aujourd’hui considérés comme l’un des sommets de l’art de la fonderie. Les historiens les datent des XIIIe au XVIe siècles.

Le royaume du Bénin, fondé au XIIe siècle, était l’héritier d’un puissant empire forestier d’Afrique de l’Ouest, à son apogée au XVe siècle. Ses premiers oba – les souverains du royaume – étaient originaires d’Ifé, ville sacrée du peuple yorouba, l’un des plus grands groupes ethniques du Nigeria. Les bronzes constituent une véritable chronique du royaume, gravée dans le métal à travers des compositions souvent dédiées à un roi ou à un haut dignitaire.