L’Otan tente de maintenir le soutien à l’Ukraine sur fond de réélection probable de Trump

WASHINGTON, 26 juin. /TASS/. Les pays de l’Otan essaient de garantir la poursuite du soutien à l’Ukraine si Donald Trump revient au pouvoir aux États-Unis, mais ces efforts pourraient être vains. C’est ce qu’indique le magazine Foreign Policy.

Un haut responsable de l’Alliance a déclaré au média que le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, en proposant une assistance annuelle à Kiev d’un montant de 40 milliards d’euros, essayait de « s’assurer que les alliés s’engageaient à fournir un soutien à long terme à l’Ukraine, et estimait que cet engagement devait être montré maintenant ». Les différends sur le montant final et l’échec des tentatives d’approuver cet accord au niveau des ministres de la Défense de l’Alliance témoignent de « la confusion entre les pays membres et leur réticence à augmenter les financements » pour une durée indéterminée, note Foreign Policy.

D’après le magazine, les alliés européens de l’Ukraine tâchent d’organiser leur soutien ultérieur en fournissant des financements, des garanties d’adhésion à l’Alliance et de réorganisation de leur assistance. En outre, ils élaborent une stratégie pour apaiser M. Trump afin qu’il ne retire pas les États-Unis de l’Otan, ajoute l’édition.

Dans le même temps, les auteurs de l’article soulignent que si M. Trump était réélu, l’adhésion de l’Ukraine à l’Otan pourrait être mise en attente.

En ce qui concerne la réorganisation de la mission de l’Alliance, ses membres envisagent de présenter au sommet de Washington un projet prévoyant le transfert à l’Otan de la gestion du groupe de contact pour l’assistance militaire à Kiev, créé à l’initiative du Pentagone, qui « permettra aux Européens de livrer tout ce qu’ils peuvent si Trump cesse les livraisons ». Comme l’a souligné l’interlocuteur de Foreign Policy, « les Européens pourraient continuer à fournir une assistance, mais on ignore si elle suffirait à maintenir la défense de l’Ukraine ».

Le média explique que Bruxelles cherche à apaiser M. Trump, notamment en augmentant les coûts de défense jusqu’à atteindre les 2% du PIB exigés par l’Alliance, car « elle comprend que les efforts de l’Europe pour se défendre et dissuader la Russie sont insuffisants sans les capacités des États-Unis. Washington fournit l’essentiel des équipements pour les opérations de l’Otan. S’ils sont retirés parce que Trump décide de limiter l’implication américaine, ou parce que [l’actuel président américain Joe] Biden s’enlise en Chine et à Taïwan, l’UE sera alors confrontée à un écart considérable », a expliqué au magazine l’expert du Conseil européen en relations extérieures Rafael Loss. D’après lui, combler cet « écart » par des efforts européens pourrait prendre une décennie.

Donald Trump avait déclaré à plusieurs reprises qu’il résoudrait le conflit en Ukraine en un jour et avait également indiqué qu’il avait un plan concret sur la manière d’y parvenir. L’ex-président américain a souligné que ce sont les discussions sur l’éventuelle adhésion de Kiev à l’Otan qui avaient conduit au conflit.