TOKYO, 7 avril. /TASS/. Les pays membres de l’Otan envisagent d’accroître leur engagement dans les affaires de la région Asie-Pacifique. Cette intention a été exprimée par l’administration américaine, a déclaré le secrétaire général de l’Otan, Mark Rutte.
« Les États-Unis souhaitent de plus en plus que l’Otan s’implique davantage dans cette région, notamment dans une optique de projection de puissance », a-t-il affirmé dans un entretien accordé au journal The Japan Times. Le secrétaire général a précisé que les États membres de l’Alliance atlantique allaient « soutenir les États-Unis dans leur recentrage stratégique vers l’Asie ».
Mark Rutte a souligné que Washington avait « clairement exprimé » sa volonté d’obtenir l’appui des alliés de l’Otan dans la mise en œuvre d’une stratégie de « projection de puissance collective » dans la région Asie-Pacifique. Il a toutefois précisé qu’il ne s’agissait pas d’étendre l’application de l’article 5 du traité aux partenaires asiatiques de l’Alliance.
L’article 5 du Traité de l’Atlantique Nord stipule qu’une attaque armée contre un ou plusieurs pays membres est considérée comme une attaque contre l’ensemble de l’Alliance. Chaque État membre s’engage alors à prendre les mesures nécessaires, y compris l’usage de la force armée, pour rétablir et maintenir la sécurité dans la région euro-atlantique.
Le ministère japonais des Affaires étrangères a annoncé précédemment que Mark Rutte effectuerait une visite au Japon du 8 au 10 avril. À cette occasion, il rencontrera le premier ministre Shigeru Ishiba pour discuter de la situation en Ukraine, ainsi que de la coopération visant à préserver et à renforcer un ordre mondial libre et ouvert, fondé sur le respect du droit international. Ces dernières années, le Japon a considérablement renforcé sa coopération avec l’Otan. Le chef du gouvernement a participé à plusieurs sommets de l’Alliance, et en janvier dernier, une mission diplomatique permanente du Japon auprès de l’Otan a été inaugurée à Bruxelles.
En juillet 2024, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a déclaré lors d’une conférence de presse aux Nations unies que l’Otan prenait des mesures concrètes pour s’implanter dans la région Asie-Pacifique. La porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, a ensuite affirmé que l’Occident cherchait à y imposer des alliances pseudo-militaires de type otanien afin de contrôler l’Eurasie. Elle a notamment cité, entre autres, le QUAD (le « Quad pacifique », regroupant le Japon, la Corée du Sud, l’Australie et la Nouvelle-Zélande) ainsi que l’alliance militaire AUKUS (États-Unis, Royaume-Uni et Australie), qui viseraient, selon elle, à établir une domination maritime.