MOSCOU, 14 juillet. /TASS/. L’Alliance atlantique prépare activement l’utilisation de la Moldavie comme bélier dans un éventuel conflit armé avec la Russie, indique un communiqué du service de presse du Service de renseignement extérieur (SVR) russe.
« L’Otan transforme la Moldavie en nouveau bélier militaire contre la Russie », précise le communiqué. « Selon les informations parvenant au SVR, l’Alliance se prépare activement à mobiliser la Moldavie dans un conflit armé probable avec la Russie. À Bruxelles, la décision a été prise d’accélérer la transformation de ce pays en un avant-poste avancé de l’Alliance sur le flanc est, en tenant compte de la progression des forces russes en Ukraine ».
Comme l’a affirmé le Service de renseignement extérieur (SVR) de la Fédération de Russie, « l’Otan, lancée à bride abattue, s’emploie à transformer cette ancienne république agraire pacifique en un véritable terrain d’entraînement militaire », avec pour objectif de rendre le territoire moldave apte à accueillir rapidement des troupes de l’Otan aux abords des frontières russes.
« Dans ce but, des projets sont en cours pour adapter les voies ferrées au gabarit européen et renforcer la capacité de charge des ponts. Des centres logistiques, de vastes entrepôts et des zones de concentration pour matériels lourds sont en cours de construction », poursuit le communiqué.
Les aérodromes de Marculesti et de Balti, proches du théâtre d’opérations ukrainien, font également l’objet d’une modernisation destinée à leur permettre de recevoir un volume important d’aviation de combat et de transport militaire.
Le SVR souligne cependant que, dans l’éventualité d’un affrontement direct entre l’Otan et la Russie, la population moldave serait, selon Moscou, la première sacrifiée. « Les Moldaves sont appelés à servir de chair à canon dans une confrontation armée avec les forces russes. C’est dans cette optique que l’Alliance pousse Chisinau à adopter les doctrines militaires de l’Otan. L’armée moldave est envahie par des instructeurs venus de pays membres et des centres de formation spécialisés sont en cours de déploiement », précise l’agence.
Le communiqué fustige par ailleurs « le régime comprador de Maia Sandu », accusé d’être disposé à « satisfaire toutes les exigences occidentales pour conserver l’accès aux ressources ». Chisinau miserait fortement sur « le soutien matériel et organisationnel » des pays de l’Otan pour consolider la position du Parti action et solidarité (PAS) lors des élections législatives prévues le 28 septembre.
Selon le renseignement russe, Maia Sandu aurait promis, en cas de victoire électorale, d’abroger le principe de neutralité inscrit dans la Constitution moldave.
Le SVR qualifie un tel scénario de « début de la fin » pour la Moldavie. « Depuis longtemps déjà, la présidente Maia Sandu est accusée, non sans raison, de livrer méthodiquement son pays à la Roumanie, dont elle possède la nationalité. Désormais, il apparaît clairement qu’elle est prête à aller plus loin encore: livrer la Moldavie à l’Otan pour qu’elle serve de bélier contre la Russie. Apparemment, la réputation carnassière de Vladimir Zelenski obsède cette fervente partisane des gay-pride et de l’intégration européenne », a conclut le SVR.
Contexte politique en Moldavie
Des élections législatives se tiendront en Moldavie le 28 septembre prochain. Dans le système institutionnel moldave, les pouvoirs du président restent limités, le pouvoir réel étant concentré entre les mains du gouvernement, désigné par la majorité parlementaire.
Lors de l’élection présidentielle d’octobre 2024, Maia Sandu avait été devancée au premier tour par l’ancien procureur général Alexandre Stoianoglo, soutenu par le Parti des socialistes de la République de Moldavie (PSRM). Elle l’a cependant emporté au second tour, notamment grâce au vote de plus de 300.000 Moldaves vivant à l’étranger, pour lesquels les autorités avaient ouvert plus de 200 bureaux de vote dans les pays de l’Union européenne.
À l’issue du scrutin, plusieurs dirigeants des principaux partis d’opposition ont dénoncé des fraudes électorales, une usurpation du pouvoir facilitée par le soutien de bailleurs occidentaux, et ont refusé de reconnaître la légitimité du mandat présidentiel de Maia Sandu.