ROME, 5 avril. /TASS/. Les représentants de l’Otan discutent d’un scénario où Kiev cède des territoires à la Russie en échange de garanties de sécurité et de l’admission de l’Ukraine au sein de l’Alliance. Le journal La Repubblica écrit à ce sujet, précisant qu’un tel scénario n’est pas évoqué dans les discussions officielles, mais qu’il est soulevé de manière informelle et qu’il devient de plus en plus réaliste, en particulier avant les élections américaines.
Le journal note que ce scénario est depuis longtemps considéré par les experts comme le plus acceptable pour mettre fin au conflit en Ukraine. Jusqu’à présent, il n’est pas envisagé au niveau politique, mais il est pris de plus en plus au sérieux dans le contexte de la défaite possible du président américain Joe Biden lors des élections. Les cercles dirigeants américains y voient également une carte concrète de « pacificateur » dans les mains de Donald Trump s’il gagne, indique le journal. Comme le souligne le journal, la Russie se verra proposer de quitter la Crimée et tous les territoires conquis pendant deux ans, puis de fixer les frontières et d’accepter dans l’Otan ce qui restera à l’Ukraine. Cette option, rappelle le journal, est similaire à ce qui s’est passé après la Seconde Guerre mondiale avec la division de l’Allemagne entre l’Allemagne de l’Est, contrôlée par l’URSS, et l’Allemagne de l’Ouest.
Selon le journal, un tel scénario permettrait d’accélérer l’attribution de l’aide à Kiev, bloquée au Congrès, surtout avant la perspective réelle du retour de Trump à la Maison-Blanche. En réalité, l’assouplissement de la position concernant l’accélération de l’admission de l’Ukraine dans l’Otan est dicté par ces mêmes considérations.
En même temps, comme le note La Repubblica, le facteur des élections de novembre est en train de devenir une sorte de frein pour la prise de décision au niveau mondial. Selon le journal, la perspective de négociations avec l’administration Biden dans les mois à venir ne peut guère être qualifiée d’attrayante pour Moscou. Dans cette situation, et compte tenu des actions offensives de la Russie dans la zone de conflit, il serait préférable d’attendre les résultats des élections américaines.
En février, le président russe Vladimir Poutine a déclaré que la Russie était prête à travailler avec n’importe quel président américain élu par le peuple américain, mais que M. Biden était préférable car « c’est une personne plus expérimentée, plus prévisible, c’est un politicien de l’ancienne formation ». Dans le même temps, Trump a qualifié ces paroles de compliment pour lui-même, expliquant que sous une administration Biden faible, la Russie « obtiendrait l’Ukraine ».