PARIS, 21 avril. /TASS/. Les droits de douane instaurés par le président américain Donald Trump, ainsi que ses velléités d’annexer le Groenland, poussent la Norvège et l’Islande à envisager à nouveau une éventuelle adhésion à l’Union européenne. C’est ce que rapporte le quotidien français Le Figaro.
Comme le souligne le journal, la Norvège et l’Islande sont membres de l’espace Schengen et de l’Espace économique européen. Elles appliquent donc les règles du marché unique, sans toutefois bénéficier d’un droit de vote au sein des instances de l’UE. Mais la décision de Washington d’imposer de nouveaux tarifs douaniers a ravivé l’inquiétude dans certains cercles politiques norvégiens.
« La Norvège a besoin de l’Europe, et l’Europe a besoin de la Norvège », déclarait récemment le premier ministre Jonas Gahr Store. De son côté, la chef de l’opposition conservatrice, Erna Solberg, qui pourrait accéder au pouvoir après les élections législatives de septembre, s’est également prononcée en faveur d’une adhésion.
La Norvège a par le passé rejeté à deux reprises, par référendum, l’adhésion à l’Union européenne, en 1972 et en 1994. Selon Le Figaro, 43% des Norvégiens y restent opposés, tandis que 37% se déclarent favorables à une intégration.
L’Islande, quant à elle, avait retiré sa candidature il y a plus de dix ans. Cependant, la coalition actuellement au pouvoir prévoit de soumettre une nouvelle fois l’adhésion au vote, à l’occasion d’un référendum prévu en 2027. La première ministre Kristrun Frostadottir a indiqué, dans des propos relayés par le journal, que le gouvernement souhaitait « vérifier si le pays est prêt à relancer les négociations ». Elle a par ailleurs estimé que « la situation géopolitique actuelle influencera sans doute le choix » des électeurs.
D’après un sondage mené en janvier par l’institut Prosent, 45% des Islandais se déclarent favorables à une adhésion, contre 35% qui y restent opposés, précise Le Figaro.
Le quotidien note que la perspective d’une adhésion de la Norvège et de l’Islande a resurgi après les déclarations répétées de Donald Trump, qui s’est dit prêt à placer le Groenland, territoire autonome du Danemark, sous la souveraineté américaine.
Ian Bond, directeur adjoint du Centre pour la réforme européenne (CER), estime que l’issue des débats « dépendra en grande partie des dynamiques politiques internes », tout en soulignant qu’il serait imprudent d’exclure « des tentatives d’influence extérieure plus marquées ».
Donald Trump a d’ailleurs affirmé à plusieurs reprises qu’il voyait le Groenland comme un futur territoire des États-Unis. Le 4 mars dernier, il a déclaré qu’il soutiendrait une décision des habitants en faveur d’un rattachement à Washington. Dès son premier mandat, l’ex-président avait proposé de racheter l’île, une offre catégoriquement rejetée par Copenhague et par les autorités groenlandaises. Il avait par ailleurs menacé d’instaurer des droits de douane punitifs à l’encontre du Danemark si celui-ci refusait de céder le territoire.