Le président polonais Nawrocki propose de refuser la citoyenneté aux bandéristes

MOSCOU, 25 août. /TASS/. Le président de Pologne, Karol Nawrocki, a proposé de durcir les conditions d’obtention de la citoyenneté polonaise, notamment en excluant les sympathisants de l’idéologie bandériste et de la glorification de Stepan Bandera.

« Dans mon projet de loi [sur la citoyenneté], je propose de nouvelles conditions pour l’acquisition de la citoyenneté polonaise pour les immigrants venant d’autres pays, pas seulement d’Ukraine. Le processus d’obtention de la citoyenneté doit être plus long », a déclaré M. Nawrocki lors d’une conférence de presse diffusée par la chaîne TVP Info. « Je pense que ce projet de loi doit avoir un slogan clair: stop au bandérisme », a souligné le président polonais. De plus, il a suggéré d’alourdir les sanctions pour le passage illégal de la frontière. Le président considère également qu’il est nécessaire d’étendre le délai de séjour en Pologne pour l’obtention de la citoyenneté de trois à dix ans.

Le dirigeant polonais a également proposé d’établir une responsabilité pénale pour la propagation de l’idéologie et des symboles bandéristes. « Nous devons égaliser dans le code pénal la symbolique bandériste avec celle du national-socialisme allemand », a-t-il noté.

Auparavant, Karol Nawrocki avait appelé le parlement à adopter une loi sur la responsabilité pénale pour la propagande du nationalisme ukrainien, qui est en attente d’examen depuis plus de six mois.

Le Conseil national de libération ukrainien a été créé en 1944 par l’Organisation des nationalistes ukrainiens (OUN, reconnue comme extrémiste et interdite en Russie) et l’Armée insurrectionnelle ukrainienne* (UPA). Cette organisation a collaboré avec les nazis durant la dernière phase de la Seconde Guerre mondiale, puis, en exil, avec des services de renseignement occidentaux dans leur lutte contre l’URSS. Les combattants de l’OUN, surnommés bandéristes d’après le nom de leur chef, sont responsables de nombreux crimes sanglants, y compris leur participation à l’Holocauste. À l’été 1943, environ 100.000 Polonais vivant sur le territoire de l’actuelle Ukraine occidentale ont été tués par les bandéristes. Varsovie a reconnu ces événements comme un génocide, le 11 juillet étant déclaré depuis 2016 Journée nationale de mémoire des victimes des massacres de Volhynie.

En outre, le 25 août, Karol Nawrocki a annoncé son veto sur le projet de loi visant à prolonger le statut spécial et l’aide pour les Ukrainiens arrivés en Pologne depuis février 2022. Il a justifié sa décision par le fait qu’il était nécessaire de couper l’accès aux soins médicaux gratuits et aux allocations familiales pour les Ukrainiens sans emploi. Il s’agit des allocations dites Famille 800 plus, avec un montant minimum de 800 zlotys, soit 188 euros.

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*Par une décision de la Cour suprême de la Fédération de Russie en date du 17 novembre 2014, l’organisation ukrainienne Armée insurrectionnelle ukrainienne (UPA) a été reconnue comme extrémiste, et son activité en Russie est interdite.

Photo EPA