HARARE, 28 mai. /TASS/. La Journée de commémoration du génocide des peuples Nama et Herero (1904-1908), perpétré par l’Allemagne pendant l’occupation coloniale du pays, est organisée pour la première fois en Namibie, indique le journal New Era.
« Le jour du génocide est devenu un jalon historique dans la formation de l’unité nationale de notre pays. Nous sommes unis par une histoire commune de lutte contre le colonialisme allemand et l’occupation du régime d’apartheid en Afrique du Sud. Depuis l’indépendance en 1990, nous posons ensemble les bases de notre développement durable dans des conditions de paix, de stabilité et d’unité », a déclaré la présidente namibienne Netumbo Nandi-Ndaitwah, dont le discours a été cité par le journal sur le réseau social X.
Le président du conseil des chefs traditionnels de Namibie, Gaob Gaseb, a exprimé l’espoir d’une résolution rapide des négociations prolongées avec l’Allemagne sur le règlement définitif de la question des réparations aux descendants des victimes du génocide. « J’espère que, de mon vivant, les peuples Nama et Herero parviendront à un règlement définitif de cette question. Ce qui s’est passé pendant les années du génocide ne doit plus jamais se reproduire en République de Namibie », a-t-il déclaré.
La présidente Nandi-Ndaitwah et l’ancien président du pays, Nangolo Mbumba, ont allumé des bougies à la mémoire des victimes du génocide dans les jardins du parlement à Windhoek. Les doyens Namas et Hereros ont défilé en entonnant le cri de guerre traditionnel.
Le génocide des peuples Nama et Herero est commémoré le 28 mai, date à laquelle, en 1907, le dernier camp de concentration créé par les colonisateurs allemands sur l’île de Shark, près du port de Lüderitz, a été fermé. L’ancien député du parlement namibien Usutuaije Maamberua, qui avait lancé l’initiative d’établir cette journée mémorielle, a rassemblé les souvenirs des survivants. Selon ces documents, les prisonniers y sont morts de faim et de soif. Selon les statistiques, rien qu’en avril 1907, plus d’un millier de Nama sont morts sur l’île. Au total, 80% des personnes envoyées dans des camps de concentration n’en sont jamais revenues. Au cours de l’expansion coloniale allemande au tournant des XIXe et XXe siècles, les troupes allemandes ont presque entièrement exterminé les peuples Herero et Nama afin de s’emparer des terres les plus fertiles. En 1908, 80% des Hereros et 50% des Namas avaient péri à la suite du génocide et dans les camps de concentration.
La Namibie exige la reconnaissance du génocide, le repentir et des réparations de l’Allemagne.