ROME, 23 août. /TASS/. L’ancien président de la Banque centrale européenne (BCE) et ancien premier ministre italien Mario Draghi juge que l’Europe joue un rôle assez limité et que l’illusion d’un poids géopolitique s’est dissipée.
« Pendant des années, avec ses 450 millions de consommateurs, l’Union a cru que sa dimension économique s’accompagnait d’un pouvoir géopolitique et d’une influence dans les relations commerciales internationales. Cette année restera dans les mémoires comme celle où cette illusion s’est dissipée », a-t-il noté lors d’un forum à Rimini. Ses propos sont rapportés par le journal Corriere della Sera.
« Nous avons dû nous résigner aux droits de douane imposés par notre plus grand partenaire commercial et allié de longue date, les États-Unis. Nous avons été poussés par ce même allié à accroître nos dépenses militaires — une décision que nous aurions peut-être dû prendre de toute façon, mais sous des formes et selon des modalités qui ne reflètent probablement pas l’intérêt de l’Europe », a-t-il fustigé. M. Draghi a également constaté que, bien que l’Europe ait apporté la plus grande contribution financière à l’aide à l’Ukraine, le vieux continent n’a jusqu’à présent joué qu’un rôle assez marginal dans les négociations de paix. Selon lui, l’Europe est restée spectatrice pendant que les sites nucléaires iraniens étaient bombardés et que le massacre de Gaza s’intensifiait. « Ces événements ont mis fin à toute illusion selon laquelle la dimension économique seule serait à même de garantir une quelconque forme de pouvoir géopolitique », a-t-il résumé.
Plus tôt dans un rapport spécialement élaboré à la demande de la Commission européenne, l’économiste a écrit qu’à ce stade, l’Europe avait perdu sa compétitivité.